Monaco-Matin

CHAMPIONS CUP (QUART DE FINALE, MUNSTER - TOULON, DEMAIN À H) « Contrôler Conor Murray »

Fabrice Landreau sait parfaiteme­nt où le RCT va mettre les pieds. Il évoque pour nous son voyage d’études l’an dernier, avec Fabien Galthié, dans la province irlandaise

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Fabien Galthié et Fabrice Landreau ont beaucoup voyagé sur la planète rugby, cherchant depuis toujours de nouveaux modèles, de nouvelles approches pour enrichir leur bagage, nourrir leurs besoins, et tout simplement élargir leur horizon. Hasard ou clin d’oeil du destin, il y a un an presque jour pour jour, les duettistes toulonnais sont ainsi passés par Limerick. Landreau y connaissai­t le coach sudafricai­n Rassie Erasmus, et Paul O’Connell qu’il avait essayé d’enrôler dans son staff à Grenoble après que le géant du Munster eut dû renoncer à son contrat au RCT... Une expérience forcément enrichissa­nte dans un pays tout entier dévoué au rugby. Fabrice Landreau nous en parle... Parce que j’y avais noué des contacts avec Erasmus et Paul O’Connell. Et parce que le Munster est une institutio­n en Irlande. Ils avaient fait une très bonne saison, puisqu’ils avaient perdu en finale du Pro  et qu’ils avaient fait un quart de finale de coupe d’Europe. C’était intéressan­t au niveau des échanges...

Avez-vous gardé des images particuliè­res de Limerick et Thomond Park ? J’avais déjà fait un stage d’une semaine, il y a quatre ans avec Grenoble, à Limerick. On avait fait un match amical contre le Munster. On s’était entraîné dans les installati­ons du Munster à l’université de Limerick. Je connais très bien les sites.

C’est vraiment un endroit particulie­r ? Oui, la ferveur populaire y est incroyable. Quand tu prononces le nom Red Army, tu comprends pourquoi toute une région ne vit que pour son équipe. Ça vibre chaque jour dans les rues, un peu à l’image de Toulon et de la région du Var. Le rugby, là-bas, est une vraie religion, et ils maintienne­nt cet état d’esprit. On ressent vraiment ça et on se dit que la manière dont ils jouent correspond un peu à l’atmosphère au quotidien des Irlandais du Shannon.

Le quotidien doit être rude, car ce sont de grands combattant­s ? Ce sont des combattant­s, effectivem­ent. Depuis deux ans, ils ont aussi eu des facilités pour s’entraîner, mais il y a encore deux ans,

ils avaient deux sites d’entraîneme­nt séparés d’une centaine de kilomètres. Ils faisaient des allers-retours. Le mardi, ils s’entraînaie­nt à Cork et le jeudi à Limerick, et les joueurs étaient baladés entre ces centres. Depuis un an, grâce à des mécènes et à la région, le club a construit un complexe dédié aux Munstermen à l’intérieur de l’université : ça s’appelle la ‘‘Munstermen factory’’...

Pour mieux repartir à la conquête de l’Europe ? Oui, c’est ça ! Cela marque-t-il une nouvelle phase de progressio­n ? Par rapport au type d’organisati­on, et aux ambitions, oui. Après, ils n’ont plus dans leurs rangs ces garçons made in Munster, là où, il y a dix ans, l’équipe d’Irlande était composée à  % de joueurs du Munster avec la génération O’Connell, Stringer, Foley, O’Calaghan, Ice, Flannery, O’Gara... Il y a dix ans, ils dominaient tout, à partir des années . Aujourd’hui, ils ont un peu de mal à engager de très grosses pointures. Un des derniers joueurs de très gros calibre était Doug Howlett.

Ils vont de surcroît être privé de quelques joueurs majeurs.. Effectivem­ent, Keith Earls, l’arrière Conway, Chris Farrell que j’ai eu à Pour l’avoir bien étudié,

Grenoble pendant trois ans, Taute, le ‘‘Sud-Af’’, et O’Donnell, le troisième ligne, seront absents...

Vous les connaissez bien ? On les a étudiés. On connaît bien leur jeu. Par rapport aux matchs de l’année dernière, on voit qu’ils n’ont pas ou peu changé de système de jeu. Quand Erasmus est retourné en Afrique du Sud, il a mis un de ses copains à la tête de l’équipe. Ils ont gardé les mêmes principes de jeu, la même philosophi­e. C’est du copiécollé de ce qu’ils faisaient l’an dernier... Leur jeu est toujours basé sur l’occupation et la pression au pied de Conor Murray. C’est celui qu’il va falloir contrôler. Il fait gagner les matchs quasiment seul, par la pression au pied qu’il peut mettre sur l’adversaire. C’est vraiment la pièce maîtresse de cette équipe.

Pour ce qui concerne la participat­ion de vos cadres, Guirado et Vermeulen, les nouvelles sont rassurante­s ? Je suis très optimiste pour Guirado, qui s’est bien entraîné depuis mercredi. Il y a plus d’incertitud­es concernant Vermeulen, qui in situ et depuis l’extérieur, Fabrice Landreau connaît très bien le jeu du Munster... (Photo Dominique Leriche)

a une contusion à l’épaule qu’il a contractée à Oyonnax sur le terrain synthétiqu­e. Il est aussi un peu gêné au niveau musculaire au niveau du bassin. Mais c’est surtout la contusion à l’épaule qui est embêtante.

Vous rentrez dans une période de grands matchs où il va falloir gérer au plus serré votre effectif ? Non, pas vraiment. On va attendre le retour de Rebbadj après celui de Gorgodze. On va aussi bénéficier du retour de Kruger, cette semaine ou la semaine prochaine. Manoa revient aussi. On l’avait mis de côté à cause de ses genoux. Ça commence à rentrer dans l’ordre. D’ici la fin de saison, je pense qu’on aura notre effectif quasiment au complet.

C’est le miracle du printemps. Tout le monde veut jouer ? Oui, avec un peu de chance, Lobbe aussi pourra être opérationn­el dans un mois.

Finalement, la réaction épidermiqu­e du président après Oyonnax a fait son effet... C’est ce que disent les médias. C’est bien. Tant mieux. Pour être clair, de l’extérieur, c’est vrai qu’on peut voir un effet. Après, en interne, on ne vit pas les choses de la même manière. Il y a eu forcément un effet sur l’ensemble du groupe, parce que la forme violente employée a généré une réaction. Il y a eu le match de Clermont qui a donné raison à Mourad.

Si elle a pu paraître exagérée, finalement, elle semble avoir été bien ciblée. Tout le monde est remobilisé au bon moment ? C’est vrai. Pour notre part, c’était notre premier coup de gueule, mais les joueurs connaissen­t bien Mourad et savent aussi faire la part des choses. Je trouve que le groupe a bien réagi et s’est bien préparé, sans rien changer. Mais vous savez, tout le monde était concentré sur Clermont dès la défaite à Oyonnax. Tout le monde savait que c’était un match charnière, et qu’il y avait le Munster derrière. De

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Pourquoi cette visite au Munster ?

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