Le choc des générations
Top départ à 15 heures pour la course grassoise où l’espoir azuréen Nicolas Ciamin, qui fait figure de favori, va en découdre avec d’illustres aînés : François Delecour et Dominique de Meyer
Ça ressemble à un remake vrombissant de la « Querelle des Anciens et des Modernes ». Jetez donc un coup d’oeil en haut de la liste des engagés (94 équipages) du 59e Rallye national du Pays de Grasse dont la trame va se dérouler aujourd’hui (départ à 15 h) et demain (arrivée à 17 h 40) entre Gréolières, col de Bleine et Pont-des-Miolans (9 épreuves spéciales). Trois têtes d’affiche pointent naturellement aux avant-postes : François Delecour (Ford Escort groupe A), 55 ans, Dominique de Meyer (Peugeot 206 WRC), 64 ans, et Nicolas Ciamin (Hyundai i20 R5), 20 ans. De quoi proposer un savoureux choc des générations en l’absence des vainqueurs des deux précédentes éditions, Franck Lions (2017) et Anthony Puppo (2016). Le favori ? Quand on leur pose la question, les deux illustres aînés démarrent au quart de tour. Et s’empressent l’un et l’autre de coller l’étiquette sur la combinaison de l’espoir niçois, vice-champion du monde Junior sortant qui prépare à domicile son baptême du feu en WRC2 programmé la semaine prochaine au Tour de Corse. « Si tout va bien, je peux devancer plusieurs voitures de la catégorie R5 à l’arrivée, mais pas lui », lance Delecour. « Vu qu’on a la bride de 34, celle de la saison 1995 qui étouffait le moteur, je pense que Nicolas va nous coller au moins une seconde et demie au kil’. Parce qu’il marche fort. J’ai eu l’occasion de monter à côté de lui dans une sportive de série. On voit tout de suite qu’il sait manier le volant, le gamin... Son pilotage est très juste, très propre, façon pistard. »
Trentième départ, première victoire ?
« Moi à 20 ans, je disputais à peine mon premier rallye ici même (7e en 1973, sur Alpine A110, ndlr), alors que lui, là, il a déjà bien roulé sa bosse en championnat du monde », note de son côté De Meyer, recordman assis sur 11 succès à domicile. « Nicolas incarne la nouvelle vague tricolore, comme Pierre-Louis Loubet et Jean-Baptiste Franceschi. Sébastien Ogier n’est pas fini, loin s’en faut, mais la relève pousse déjà derrière. Ce week-end, il découvre une nouvelle voiture, d’accord. Pas n’importe laquelle, tout de même. L’autre jour, Eric Camilli me disait que ces R5 diaboliques sont aussi performantes que les WRC de 2014. Figurez-vous que ma (Photos Xavier Depoilly) 206, elle, date de 2003. Donc, on redémarre pour le plaisir, en espérant l’accompagner sur le podium, samedi soir. » Même si l’essentiel est ailleurs pour lui, à l’aube d’une saison qui le verra enchaîner cinq échéances mondiales dans l’antichambre du WRC (Corse, Sardaigne, Finlande, Allemagne et Turquie), nul doute que l’apprenti azuréen pressé de grandir a très envie de convertir son trentième départ
en première victoire « scratch ». Histoire d’entamer de belle manière une trajectoire avec l’équipe Sarrazin Motorsport durant laquelle il entend marquer les esprits.