Monaco-Matin

Près de   débris de plus de  cm répertorié­s par la Nasa !

- GABRIELE PORROMETO

Hors contrôle depuis mars , la station spatiale Tiangong  va bientôt pénétrer dans l’atmosphère et se désintégre­r. Cette question rallume le débat sur la pollution spatiale et les mesures à adopter pour la réguler. Parfois invisibles à l’oeil humain, les débris spatiaux peuvent représente­r une menace pour les astronaute­s, les voyages dans l’espace et les satellites.

Espace à nettoyer

La Nasa dénombre   débris d’une dimension égale ou plus grande qu’une bille, dont   mesurant plus de  cm. Chaque objet orbite autour de la Terre à une vitesse moyenne de   km/heure, selon Patrick Michel, directeur de recherches au CNRS à l’observatoi­re de Nice. Il s’agit des restes de fusées et de satellites abandonnés dans l’espace. Pour résoudre ce problème, plusieurs entreprise­s et agences spatiales ont entamé des projets de nettoyage. Airbus a, par exemple, conçu un harpon géant qui sera utilisé pour remorquer jusqu’à notre atmosphère les objets volumineux qui polluent notre orbite. De son côté, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) envisage de tester plusieurs méthodes, y compris des filets et des bras robotiques, pour emmener vers l’atmosphère terrestre un de ses satellites délaissés. « L’objectif c’est d’éviter des collisions entre les Voilà ce que vous pourriez observer si vous étiez dans l’espace...

(Capture d’écranla simulation ESA)

grands objets dans l’espace, parce qu’ils pourraient générer des milliers de nouveaux débris », souligne Patrick Michel. Et le scientifiq­ue d’ajouter : «Pourle moment, il n’y a pas de méthode miracle pour faire disparaîtr­e ces déchets. Il faut des techniques de navigation très précises pour cibler l’objet et l’emmener jusqu’à l’atmosphère. Si c’est raté, on aura encore plus de débris ». La pollution spatiale représente un problème important pour les opérateurs qui veulent investir dans l’espace et envoyer de nouveaux satellites, comme Google.

Une loi déjà en France

Déterminer une loi internatio­nale qui puisse réguler le flux de ces débris est un autre enjeu essentiel. La France avait été le premier pays à légiférer sur la question, en votant la loi sur les opérations spatiales en . Cette dernière oblige les opérateurs à faire rentrer leurs objets au bout de  ans de service en orbite. Le comité des Nations unies pour l’utilisatio­n pacifique de l’espace extra-atmosphéri­que avait également rédigé plusieurs accords et convention­s, en obligeant par exemple les pays à immatricul­er les objets lancés dans l’espace. Mais pour le moment aucune loi internatio­nale ne limite les lancements de satellites ou impose aux entreprise­s et aux agences spatiales de rentrer leurs appareils. Et Patrick Michel de conclure : « Quand l’enjeu économique de la conquête spatiale deviendra important et sera menacé par la pollution spatiale, les pays prendront une décision politique. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco