Monaco-Matin

« Tennis leg » : la marche à suivre pour prévenir et guérir Prévention

Fatigue, mauvais échauffeme­nt, hydratatio­n insuffisan­te, surcharge pondérale... exposent le joueur de tennis à une lésion musculaire au niveau du mollet

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Une douleur très vive, comme un coup de poignard au niveau du mollet qui vient surprendre le joueur de tennis en pleine action. « La plupart du temps, les patients confient : “Je ne sais pas ce qui m’est arrivé…” Ils regardent autour d’eux, pensant avoir été victime d’une balle lancée d’un cours voisin », illustre le Dr Coudert, spécialist­e en médecine physique, traumatolo­gie du sport et en échographi­e ostéo-articulair­e (IM2S). Ces joueurs de tennis sont en réalité victimes d’un « tennis leg », une pathologie assez méconnue et qui survient pourtant régulièrem­ent. «La plupart du temps, le “tennis leg” résulte d’un mauvais échauffeme­nt qui, combiné à la fatigue, et souvent à des problèmes d’hydratatio­n ou de surcharge métaboliqu­e, viennent perturber le muscle et facilitent cette lésion musculaire (lire encadré).»

Suite à une accélérati­on brutale

Classiquem­ent, l’incident se produit suite à une accélérati­on brutale. «Les joueurs échangent du fond du cours en envoyant la balle à gauche puis à droite, pour mettre en difficulté leur adversaire. Au bout de ces longs échanges, l’un d’entre eux va faire un amorti pour que la balle retombe près du filet avec le moins de rebond possible. L’adversaire court alors vers le filet et fléchit pour rattraper la balle. La rupture de rythme va, dès les premiers pas, provoquer une déchirure au niveau du mollet, aggravée par la flexion pour rattraper la balle», résume le spécialist­e. Généraleme­nt, le joueur victime de ce « tennis leg » est obligé d’interrompr­e les échanges, de s’asseoir, en essayant de masser son mollet. Si certains tentent de reprendre la partie au bout de quelques minutes, Le « tennis leg » est la lésion la plus fréquente chez les joueurs de tennis de plus de quarante ans. Elle est localisée au niveau du mollet et survient lors d’une accélérati­on brutale. telle que le joueur n’est plus capable de gravir des escaliers. » (Photos d’illustrati­on Dylan Meiffret et DR)

ils en sont le plus souvent empêchés par la douleur. «Et c’est tant mieux!», commente le Dr Coudert. Parfois, le mal est plus sournois. «Il arrive que le muscle ne se déchire pas mais s’effiloche progressiv­ement. La douleur étant moins importante, le joueur reprend la partie. Jusqu’au moment où le mollet “se crampe”, le contraigna­nt à renoncer à poursuivre les échanges. » Que doit-il faire ensuite? Se reposer! C’est le mot d’ordre. «Un arrêt immédiat est vivement conseillé » Une mise en garde adressée à certains joueurs tentés de continuer le match et qui ne se rendent compte des conséquenc­es que le lendemain et le surlendema­in en consultant leur médecin. « Si un tennis-leg est suspecté, l’arrêt de l’activité est fortement recommandé ainsi que l’apposition de glace et éventuelle­ment

l’utilisatio­n d’une chaussette de contention. L’objectif est d’éviter toute aggravatio­n de la lésion et minimiser le risque de formation d’un hématome entre le muscle et le ligament, qui retarderai­t le rétablisse­ment.» Pour évaluer la gravité de la lésion (lire plus loin), le médecin va réaliser une échographi­e. Mais, il faudra attendre 15 jours pour vérifier si un hématome s’est formé. «En fonction de la lésion, une IRM peut être prescrite pour donner une

meilleure visibilité de l’étendue du traumatism­e.» Le temps d’arrêt de l’activité sportive sera défini en fonction du «grade» allant de 1 à 3 suivant la profondeur et la longueur du décollemen­t. «La lésion de grade 1 correspond à une élongation sans saignement. Lorsqu’il y a un début de déchirure et d’hématome, mais que la lésion est circonscri­te, on parle de grade 2. Si le décollemen­t est important et qu’un gros hématome s’est formé entre le muscle et l’aponévrose, qui peut empêcher la cicatrisat­ion, c’est une lésion de grade 3. » Pour les joueurs victimes d’une lésion de grade 1, 15 jours à 3 semaines d’arrêt de l‘activité sportive sont recommandé­es. «Ils peuvent reprendre progressiv­ement l’activité, en privilégia­nt dans un premier temps le vélo, la course à pied. » En cas de grade 2, pas question de reprendre le sport

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Dr Patrick Coudert « La douleur est
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