Monaco-Matin

Des artisans de la pierre partagent leur savoir-faire

Jusqu’à lundi soir, le Palais de l’Europe accueille le 18e Salon des minéraux, fossiles, gemmes, cristal, bien-être et bijoux. Lapidaire, cristallie­r... des passionnés y présentent leur métier rare

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Nichée entre les lignes de sa main, une pierre ovale – aux reflets bleu cristallin – titille le regard des curieux. « C’est une aigue-marine que j’ai moimême sculptée», livre le lapidaire, Gérard Harmand en inclinant à plusieurs reprises le bijou. La lumière révèle alors un subtil relief en forme d’étoile… la magie des pierres précieuses opère au 18e Salon «Passion-découverte» qui se déroule jusqu’à lundi soir au Palais de l’Europe de Menton. Minéraux, fossiles, gemmes, cristal, bijoux… la trentaine de stands invite à un voyage au centre de la Terre. Mais aussi à la découverte des métiers rares et méconnus comme celui de lapidaire. Depuis près de quarante ans, Gérard Harmand taille, grave et expertise les pierres précieuses.

Gérard, le lapidaire

Âgé de 78 ans, le Nîmois est l’un des derniers en France. « Il n’existe aucune formation et mon métier risque bien de disparaîtr­e… », confie-t-il d’un ton grave. Conscient de la nécessité de transmettr­e son savoir-faire, il a obtenu le statut de formateur agréé et organise des stages chez lui. Au Palais de l’Europe, Gérard Harmand détaille l’art et la manière de tailler une pierre devant son étourdissa­nte collection de saphirs, rubis, opales, jades… achetés dans le monde entier. « Je pars régulièrem­ent en Asie à la recherche de joyaux exceptionn­els…» Au fil des années, le lapidaire s’est taillé une solide âme d’aventurier.

Geoffrey, le cristallie­r

Tout comme Geoffrey Clin, l’un des rares cristallie­rs de France, présent pour la première fois au Salon de Menton. « Nous sommes une vingtaine à exercer ce métier à part...» De mai à octobre, le chasseur de cristal – originaire de Vallauris – parcourt le massif du Mont-Blanc à la recherche de pierres uniques et rares. Armé d’une pioche, le chercheur repère les poches pouvant abriter du cristal et dort à la belle étoile parfois pendant plusieurs jours. « J’aime l’idée d’explorer la nature mais aussi de sauver le cristal de l’érosion de la montagne. Par notre action, nous préservons le patrimoine.» Pour extraire le cristal, Geoffrey a signé une charte de bonne conduite, laquelle lui permet de vendre ses précieux cailloux. Le cristal très recherché peut parfois atteindre plusieurs milliers d’euros. Pour exemple, le Musée national d’histoire naturelle a acheté, en 2010, une fluorite du Mont-Blanc extrêmemen­t rare pour... 250 000 euros. Sur son stand, Geoffrey Clin présente quelques-unes de ses plus belles pièces comme la fluorine rose qui atteint 2 500 euros.

François, le chasseur de malachites

Les pierres fascinent par leur esthétisme et leur rareté. Mais aussi pour leurs bienfaits sur notre santé. Au Palais de l’Europe, François Wenge expose sa collection de malachites. Une pierre verte réputée pour ses propriétés anti-inflammato­ires et anti-bactérienn­es. « J’habite au Congo et là-bas, la malachite est une véritable arme de protection contre les maladies», précise François Wenge. Le chasseur de malachites a créé une entreprise au Congo où la pierre est extraite et sculptée puis vendue en France. « Je suis passionné par mon job qui me permet de soigner les gens par une méthode naturelle.» Ces métiers d’exception ne laisseront pas de marbre le public du Palais de l’Europe. Une passion dévorante. Un précieux bijou.

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De gauche à droite et de haut en bas: le lapidaire Gérard Harmand, le cristallie­r Geoffrey Clin et le chasseur de malachites, François Wenge. Tous les trois présentent leur métier au Palais de l’Europe jusqu’à demain soir.

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