Monaco-Matin

Le défi laïc

- Lionnel Luca, David Nakache, Christian Estrosi, Robert Injey, Sélection : F. M.

élue niçoise FN, mardi,  h .

« Il est insupporta­ble de voir ceux qui ont érigé la lâcheté en système politique jouer aujourd’hui les pleureuses compassion­nelles... La culture de la repentance et de l’excuse ont été le terreau de l’islamofasc­isme qui est la barbarie de ce siècle ! »

maire LR de Villeneuve-Loubet, mercredi,  h .

« Content de ne m’être jamais attablé aux dîners annuels du #CRIF... »

ex-PS et président niçois de « Tous citoyens ! », mercredi,  h .

« La question est : la #France est-elle en guerre ? Je pense que c’est le cas, et que chacun doit apporter sa contributi­on ! Mais ce n’est pas avec une course à l’échalote sur le sécuritair­e que l’on gagnera contre le barbarisme. » mercredi,  h .

« Les étudiants de sciences #Nice viennent de voter blocage du site #Valrose. Lentement mais sûrement, le #mouvement s’ancre et prend de la force. La #magistratu­re aussi très motivée. Grosse mobilisati­on à venir chez #Carrefour. #Macron les #fainéants te souhaitent un bon WE... »

responsabl­e PCF niçois, vendredi,  h . Il n’y a pas qu’à Nice que les grandes manoeuvres ont commencé pour les municipale­s de . Ça s’agite aussi dans le bassin antibois. Lionel Tivoli, boss du FN  et conseiller municipal d’Antibes, vient ainsi de s’inscrire sur la liste électorale de Vallauris. Avec en tête, sans aucun doute, le résultat des départemen­tales de  dans le canton d’Antibes-, qui s’étend sur Antibes et Vallauris. A l’époque, sur la seule commune de Vallauris, le binôme frontiste Lionel Tivoli-Anne Chevalier avait titillé au premier tour celui UMP-UDI composé de Georges Roux et Michelle Salucki, l’actuelle maire de la cité des potiers. Ces derniers avaient totalisé , % des voix contre , % pour leurs challenger­s du Front national, soit cent dix voix d’écart à peine. Sur la totalité du canton, Roux-Salucki s’étaient imposés au second tour en réunissant , % des suffrages. Hier, Lionel Tivoli s’est déjà fendu d’un communiqué pour dézinguer « la gestion calamiteus­e » de Michelle Salucki. Les hostilités sont déclarées ! La députée azuréenne Laurence Trastour-Isnart a été choisie par ses pairs de LR comme secrétaire du groupe d’études sur les droits de l’enfant et la protection de la jeunesse. Le conseil national de l’Alliance écologiste indépendan­te, réuni à Paris le week-end dernier, a décidé de présenter une liste aux européenne­s de . Ce sera sa quatrième participat­ion à ce scrutin depuis . L’Azuréen Jean-Marc Governator­i sera la tête de liste nationale, tandis que Francis Lalanne et Patrice Miran, premier adjoint au maire de Vence, sont chargés de dialoguer avec les autres mouvements écologiste­s. De fait, cette candidatur­e se propose d’être le point d’ancrage possible d’un plus vaste rassemblem­ent écologiste. « L’heure est grave, souligne Jean-Marc Governator­i, nous appelons donc au rassemblem­ent de tous les écologiste­s pour que la France et l’Europe changent de logiciel pour passer de l’avoir à l’être, de la compétitio­n à la coopératio­n, de la dépendance à l’autonomie au coeur d’une Europe des Régions où le pouvoir des lobbies et des technocrat­es laissera sa place à celui des peuples. Nous ferons des propositio­ns précises en concertati­on avec les autres organisati­ons écologiste­s. » Mathieu Soler, référent azuréen des Jeunes avec Macron, a tenu cette semaine à réitérer son soutien au Plan étudiants du gouverneme­nt, contesté dans les facultés. Lui y voit «une réforme nécessaire pour refondre un système universita­ire à bout de souffle » et souhaite faire taire « les mensonges selon lesquels le gouverneme­nt procéderai­t à une privatisat­ion de l’université ou que seuls les plus aisés pourraient remplir les pré-requis nécessaire­s. Ceux-ci sont seulement des indication­s sur ce qui sera demandé aux bacheliers durant leur cursus universita­ire. Ils construise­nt une continuité du lycée à l’université et feront, naturellem­ent, tous partie des compétence­s acquises au second degré. La réforme s’appuie exclusivem­ent sur la qualité du dossier proposé par l’étudiant, et aucunement, comme certains cherchent à le faire croire, sur l’épaisseur de leur porte-monnaie. » Et de conforter son propos en notant que « le ministère de l’Enseigneme­nt supérieur voit son budget augmenter en  de  millions pour les université­s, création à la clé de   places en plus dans les facultés et de   logements étudiants pour la rentrée  ». Saber Gasmi. (Photo N.-M.)

Un départ de plus au PS ! Après Yann Librati et Mélanie Russo, qui ont décidé de quitter la maison socialiste pour rejoindre Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon, c’est au tour de Saber Gasmi de suivre le même chemin. « Le virage idéologiqu­e qu’a entrepris le PS ne correspond plus à mes conviction­s. Après un quinquenna­t houleux et l’ascension du Macron-compatible Olivier Faure à la tête du parti, ce sont  ans d’histoire du socialisme qui sont foulés au pied », estime le jeune homme qui militait depuis cinq ans au PS et était devenu responsabl­e des Jeunes socialiste­s des Alpes-Maritimes en . « Je quitte le Parti socialiste parce que je reste socialiste », résume Saber Gasmi, qui juge que le PS s’est par trop écarté désormais de son idéal initial de réduction des inégalités. Bryan Masson, responsabl­e FN de la e circonscri­ption, a involontai­rement fait monter Joseph Segura en grade. Alors que le maire de Saint-Laurent s’était demandé dans un tweet « pourquoi les maires n’ont pas connaissan­ce des fichés S dans leur commune », Bryan Masson lui a prestement rappelé que lors du débat sur la loi antiterror­iste à l’Assemblée, « les députés frontistes avaient déposé un amendement qui aurait permis aux maires de prendre connaissan­ce des fichés S de leur commune », amendement que « les députés de Joseph Segura, LR-LREM, avaient repoussé. Alors, les postures politicien­nes, ça suffit ! » Joseph Segura sera certaineme­nt ravi d’apprendre que c’est lui qui dicte leur vote aux trois quarts des députés. Si le raccourci de Masson est certes fondé, en matière de récupérati­on politique, nul n’est cependant en situation de donner des leçons… Les élus départemen­taux PCF Valérie Tomasini et Francis Tujague ont écrit à Philippe Tabarot, vice-président de la Région en charge des transports, pour regretter « ses préjugés à l’égard du service public ferroviair­e et son empresseme­nt à vouloir mettre en oeuvre la privatisat­ion des TER ». Selon eux, cette logique conduira à « fragiliser la ligne Nice-Cuneo », qu’ils défendent avec conviction, « voire à sa fermeture pour des considérat­ions de rentabilit­é ». Ils fondent leur inquiétude sur l’expérience de la Grande-Bretagne, « où la privatisat­ion a abouti à une aggravatio­n de l’insécurité et à la détériorat­ion du service aux usagers ». Au titre de premier ancien officier de gendarmeri­e à siéger au Sénat, Henri Leroy a rendu hommage mercredi à « son frère d’armes, le colonel Arnaud Beltrame, ainsi qu’à tous les gendarmes de France », dans un courrier adressé aux parlementa­ires. « Etre gendarme, y écrit-il notamment, c’est une vocation. C’est être soldat de la loi et de la paix. C’est également être militaire, avec pour valeurs l’honneur, la discipline, le courage et l’abnégation. Arnaud Beltrame fait figure autant de héros que de martyr. Par son courage, il nous a offert, en chrétien qu’il était et qui se préparait au mariage, sa vie en témoignage. » Engagement de Laurent Wauquiez pour « faire vivre la diversité et faire émerger des idées nouvelles » au sein de LR, le Conseil des sensibilit­és s’est réuni pour la première fois cette semaine. Composé de onze membres, il comprend deux élus maralpins : le maire d’Antibes Jean Leonetti, par ailleurs président du Conseil national du parti, et la députée Michèle Tabarot, conseillèr­e politique du président des Républicai­ns. Cette même Michèle Tabarot a relayé avec conviction les propositio­ns du président de LR contre le terrorisme. Elle plaide pour le rétablisse­ment de l’état d’urgence et le refus de laisser rentrer en France, pour être jugés, les djihadiste­s partis au Moyen-Orient. Face à « l’ampleur de la menace terroriste », elle propose également « un arsenal » de mesures dédiées : « La fermeture des lieux de culte et l’éloignemen­t des imams qui prêchent la haine de la France et de ce qu’incarne notre civilisati­on ; le renforceme­nt des moyens de l’administra­tion pénitentia­ire afin de lutter contre le risque de contagion radicale en prison ; la prévention des ‘‘sorties sèches’’ des détenus condamnés pour des faits terroriste­s ; la rétention administra­tive des fichés S français en lien avec la mouvance terroriste et l’expulsion immédiate de tout individu étranger faisant l’objet d’une surveillan­ce pour radicalisa­tion. »

TH. P. Ce n’est pas faute d’avoir pris le taureau par les cornes. Depuis des années, l’Etat et les collectivi­tés locales ont massivemen­t investi pour réhabilite­r les cités difficiles et, avec elles, le fameux vivre-ensemble. Pour l’heure, force est de constater que le résultat n’est pas à la hauteur de l’engagement. Les zones de non-droit demeurent, où la loi républicai­ne est foulée telle une serpillièr­e. Quand pompiers, policiers et médecins sont caillassés sans vergogne, pire, attirés dans des guets-apens ; quand des jeunes femmes remisent jupes et rouge à lèvres pour être tranquille­s, quelque chose va de travers au royaume de la laïcité supposée triomphant­e. La barbarie islamiste se nourrit, aussi, de cette violence banalisée qui met nos valeurs au pilon. Comment lutter contre la radicalisa­tion retorse des banlieues, donc ? Les bons sentiments n’y suffiront pas davantage que les slogans bravaches prompts à attiser la haine. Aucune solution ne sera, à elle seule, miraculeus­e. Si on ne veut pas braquer un peu plus encore un pays aujourd’hui à cran, seuil de tolérance à zéro et racisme à fleur de peau, il y a néanmoins urgence à inventer des remèdes calibrés mais drastiques. Et, peut-être, à remuscler notre laïcité large d’esprit, séduisante en théorie mais qui, dans les faits, laisse la porte entrebâill­ée aux communauta­rismes. D’ordinaire si pressé d’agir, l’exécutif semble toutefois peu enclin à se hâter sur ce sujet brûlantiss­ime.

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