Monaco-Matin

La Région Paca déclare la guerre au cancer

Président de la Région, Renaud Muselier a présenté vendredi son «plan cancer régional». Un dispositif décliné en cinq volets, qui se veut complément­aire et non concurrent du plan national

- P.-L. PAGÈS plpages@nicematin.fr

Si la santé n’est pas à proprement parler une compétence exclusive des Régions, Renaud Muselier, président de Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, en a fait une priorité. Vendredi midi, un discret ruban bleu au revers de la veste, en référence à l’opération « Mars bleu » de sensibilis­ation au dépistage du cancer colorectal, il a ainsi présenté son «plan cancer régional ». Sa qualité de médecin n’est sans doute pas étrangère à cette politique volontaris­te. Le contexte non plus. «En Provence-Alpes-Côte d’Azur, chaque année, 223 000 personnes sont prises en charge pour un cancer actif ou sous surveillan­ce »,a rappelé le président.

Une région d’excellence

Qualifié d’« ambitieux », ce dispositif bénéficier­a d’un «budget global de 25 millions d’euros» sur l’ensemble du mandat, dont 5 M€ pour la seule année 2018. «Un record. » Avant d’entrer plus dans les détails, Renaud Muselier, qui était dans le gouverneme­nt Raffarin quand Jacques Chirac annonça en 2003 le premier « plan cancer national », a insisté : « Ce plan n’est pas en concurrenc­e avec le plan national, mais complément­aire. » Plus concrèteme­nt, le « plan cancer régional » se déclinera en cinq volets. Dans une région d’excellence en matière de lutte contre le cancer, où l’on compte «plus de 3000 chercheurs et des laboratoir­es de dimension mondiale », la Région soutiendra particuliè­rement la recherche. «Parce que pour lutter contre les cancers, il faut avant tout les comprendre», justifie Renaud Muselier. Parmi les projets retenus: le cancéropôl­e régional de Nice, l’Immunopôle à Marseille, ou encore le Fight Cancer de l’institut Paoli-Calmettes spécialisé dans le cancer du pancréas. Ce plan permettra aussi de rattraper le retard de la Région en matière de dépistage et de prévention. Un exemple : avec un taux de dépistage du cancer du sein d’à peine 41 %, contre 50,7 % au niveau national, Provence-Alpes-Côte d’Azur peut beaucoup mieux faire. Parce qu’elles apportent « une aide morale, pratique, financière, sociale ou juridique aux personnes malades comme à leur entourage», les associatio­ns de soutien aux malades, en premier lieu desquelles la Ligue contre le cancer, recevront également le soutien de la Région.

« Le cancer, ça se soigne »

Quatrième volet du dispositif voulu par Renaud Muselier : la formation des soignants. «En combattant la maladie partout sur le territoire, nos soignants font le choix de la vie. Je veux les aider », a déclaré le président de la Région. Pour ce faire, et quand bien même elle n’a aucune compétence en matière d’équipement médical, la Région a opté pour l’acquisitio­n d’un accélérate­ur IRM de dimension régionale. « Un outil extraordin­aire pour l’ensemble des habitants de ProvenceAl­pes-Côte-d’Azur. » Par ailleurs, l’expériment­ation en télémédeci­ne, réponse à la désertific­ation médicale, sera étendue à la prise en charge des patients atteints de cancer. Quant aux salles d’attente des hôpitaux publics, elles seront renouvelée­s. «Je ne peux plus supporter que, dans des lieux où parfois la vie bascule, les conditions d’accueil soient indignes », a dénoncé Renaud Muselier. Ce dernier a terminé par un sujet qui lui tient particuliè­rement à coeur, «un combat contre l’injustice » : les cancers touchant les enfants. L’une des principale­s mesures de ce cinquième volet consistera à «construire, équiper ou aménager un lieu d’hébergemen­t pour les familles d’enfants hospitalis­és pour un cancer ou une maladie grave. » Renaud Muselier a conclu sur une note d’espoir : « Il ne faut pas avoir peur du cancer. Ça se soigne. »

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