Monaco-Matin

Le travail en cave a sauvé le millésime 

- RÉGINE MEUNIER

En , le gel au printemps et la sécheresse qui a suivi ont entraîné une chute de  % du volume de la production des vins de Provence. Les trois couleurs – rosé, blanc, rouge – et les trois appellatio­ns ont été touchées : Côtes de Provence, Coteaux varois et Coteaux d’Aix-en-Provence. Ces aléas ont aussi donné des raisins plus concentrés, notamment en sucres et arômes. « Le travail en cave permet pour l’instant de gérer ces aléas et d’arriver malgré tout à des vins parfumés, aux goûts fins et frais », souligne Gilles Masson, directeur du Centre de recherche et d’expériment­ation sur le vin rosé, basé à Vidauban. Toutefois souligne-t-il, le changement climatique impose de réfléchir à l’utilisatio­n de nouveaux cépages ou à l’adoption de

Tholonet, au siège de cette entreprise, a permis de présenter les innovation­s en matière d’irrigation à des oenologues, des viticulteu­rs et des propriétai­res de domaines.

Les ceps équipés de capteurs intelligen­ts

nouvelles pratiques, par exemple au niveau de la taille. « Si l’on ne modifie pas certaines techniques de vinificati­on ou culturales, on risque d’arriver à des vins trop lourds et intenses. » Loin de ce rosé qui plaît aujourd’hui. Un rosé de Provence que le monde entier veut copier. Le changement climatique en faisant remonter la douceur des températur­es toujours plus haut vers le nord, pourrait ouvrir des perspectiv­es ailleurs qu’en Paca, notamment dans la région lyonnaise. « Cela prendra du temps », relève Gilles Masson, « et encore faut-il que ce terroir convienne. » Pour l’instant, grâce à la recherche, la Provence garde la maîtrise de ses rosés.

l’année 2017, avec ses aléas climatique­s, pose de nouvelles questions.» Quand arroser, comment, en quelles quantités ? Aujourd’hui, Fruition Sciences développe une assistance intelligen­te sur et autour d’un cep à l’aide de capteurs, a expliqué Sébastien Payen, un des fondateurs de la start-up. Des capteurs chauffent la sève et mesurent la perte d’énergie entre deux points sur le pied de vigne pour déterminer son déficit hydrique et son besoin en eau. La société utilise déjà cette technique en Californie,

«qui est un avantgoût de ce qui nous attend en Provence», affirme Sébastien Payen. Des Californie­ns qui vont plus loin que l’arrosage au goutte-à-goutte. Il ne suffit plus, et ils sont d’ores et déjà obligés de brumiser autour des ceps pour créer un micro-climat et faire descendre la températur­e sur les feuilles. L’adaptation au changement climatique du vignoble varois ne fait que commencer. La survie de cette économie et des paysages en dépend.

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