TOUR DES FLANDRES (AUJOURD’HUI) Un Belge sacré chez lui ? CYCLISME
Face au champion du monde, Peter Sagan, tout un peuple attend aujourd’hui l’exploit de l’un des siens dans le Tour des Flandres, entre Anvers et Audenarde
Tiesj Benoot, Sep Vanmarcke, Oliver Naesen mais surtout Philippe Gilbert, le vainqueur sortant, à la tête de la puissante équipe Quick-Step, et Greg Van Avermaet, son dauphin l’année passée. La Belgique compte ses atouts avant ce grand rendez-vous, une épreuve particulière par sa longueur et son caractère sur des routes souvent étroites, parfois pavées, qui multiplient les courtes montées (18). Gilbert et Van Avermaet affirment être prêts. Le premier, auteur d’un raid monumental l’an passé pour gagner en solitaire, mène le collectif le plus impressionnant, qui a accumulé les victoires dans les semi-classiques. Le second, moins en verve qu’en 2017, veut croire en son étoile dans la course qui lui tient le plus à coeur. « OK, mes résultats ne sont pas les mêmes que l’année passée mais je suis content de ma forme » ,insiste «GVA», qui a joué placé et non gagnant dans les courses de préparation.
Gilbert pour atout-maître
« Le niveau est très élevé mais je fais toujours partie des favoris », ajoute le champion olympique qui reconnaît toutefois la supériorité collective
de l’équipe de Gilbert : « Ils vont forcément essayer quelque chose. » « Il faut que nous prenions nos responsabilités, sans être trop euphoriques », confirme Patrick Lefevere, le patron de Quick-Step, sans dessiner de hiérarchie dans son groupe, entre Gilbert et les autres pointes, le Belge Yves Lampaert, le Tchèque Zdenek Stybar et surtout le Néerlandais Niki Terpstra : « Tout le
monde est plus ou moins sur le même pied d’égalité. Philippe Gilbert pourrait être audessus mais ça ne s’est pas vraiment vu sur les dernières courses. » Gilbert, qui s’est entraîné à Monaco cette semaine (« j’ai essayé d’éviter le mauvais temps, je pense que j’ai bien fait »), reste cependant l’atout majeur d’une formation en pleine réussite, forte d’une vingtaine de victoires en
2018. Mais elle s’est prise les pieds dans le tapis dimanche dernier dans Gand-Wevelgem, pour le bonheur de Sagan, le vainqueur du Tour des Flandres 2016.
« Eviter d’amener Sagan »
Le champion du monde, très à l’aise sur un parcours à sa convenance, fait figure une nouvelle fois d’homme à battre. Capable d’attendre le
sprint ou de partir sur l’un des derniers monts, le Vieux Quaremont ou le Paterberg dans les 18 derniers kilomètres. « Il faut éviter d’amener Sagan et Van Avermaet dans le Paterberg. Ils sont un peu plus explosifs que les nôtres. Il faut trouver comment les décrocher avant », estime Lefevere. D’autres coureurs sont autant de dangers potentiels pour la formation belge, qui a fêté vendredi soir le vingtième anniversaire de son partenaire dans le cyclisme. En premier lieu, Benoot, auteur de débuts tonitruants (5e) en 2015 à seulement 21 ans. Mais aussi Vanmarcke, toujours placé (3e en 2014 et 2016), ou l’énigmatique polonais Michal Kwiatkowski qui fait équipe avec l’espoir italien Gianni Moscon (23 ans). Les sprinteurs (Kristoff, vainqueur voici trois ans, Démare) comptent sur une arrivée groupée à la fin d’une journée qui s’annonce froide mais sèche.