« Pas de confort ! »
Plus jeunes coachs de Pro A à 34 ans, T.J. Parker (ASVEL) et Julien Espinosa (Antibes) s’apprécient et partagent la même vision du métier
Vous êtes nés la même année, mais l’un est un peu plus jeune que l’autre... Julien Espinosa : Maintenant, c’est TJ qui va devoir montrer qu’il est possible de gagner des matchs même quand on n’a pas beaucoup d’expérience. Je lui laisse volontiers ce fardeau ! Je lui expliquerai comment faire ! [sourire] TJ Parker : ça fait longtemps que Julien est dans le circuit. J’ai commencé à le connaître lors les camps de basket à Villeurbanne. Il y prenait goût, il était à fond dedans. Je me suis dit : ‘’Je m’y retrouve un peu dans ce mec.’’ Il fait des super choses avec le budget qu’ils ont ! C’est assez jeune d’être coach ans ? T.J.P. : ans (), ne me vieillissez pas avant l’heure ! [rire] C’était prévu que je sois coach mais pas aussi vite, on verra comment je termine l’année (). J.E. : Je pense qu’il y aura la même adrénaline si j’ai la chance d’être sur un banc dans ou ans. Je ne vois pas de coach plus âgé vivre cette expérience de manière détachée. C’est un métier particulier qui demande des ressources. Il y a un travail pour bien se connaître. Est-ce qu’on doit en faire plus pour prouver ? J.E. : T.J. c’est sûr parce qu’il n’a rien gagné [rire] ! Il faut réussir des challenges mais tous les entraîneurs passent par là. Il faut faire ses preuves quel que soit l’âge. C’est un métier sournois, il n’y a pas de confort. Les joueurs testent les compétences du coach. T.J.P. : Parfois, les clubs se rassurent avec de l’ancienneté mais il y a beaucoup de coachs jeunes désormais. Il faut savoir saisir sa chance au bon moment. A l’ASVEL, il faut gagner toutes les compétitions, donc ça met plus de pression. Vous apprenez des joueurs ? J.E. : Je compte toujours m’inspirer des joueurs pour trouver des solutions. Même quand un jeune débarque dans l’équipe j’essaie de voir ce qu’il peut m’apprendre. T.J.P. : C’est bien d’échanger avec des joueurs comme Charles Kahudi pour avoir leur vue sur un système ou autre. J’aime bien écouter, on ne connaît pas tout. Julien Espinosa disait récemment : « On est que de passage ». Même quand on est installé depuis plusieurs années ? T.J.P. : Il ne faut jamais avoir de limite. Personnellement j’ai eu la chance d’avoir un grand frère qui est président de ce club () et qui m’a donné ma chance. J’espère faire une bonne route et je le souhaite aussi à Julien. J.E. : On est tout le temps mis sous pression par les résultats à court terme. Il ne faut pas être obnubilé par ça. Un coach s’inscrit forcément dans la durée, au moins dans sa tête. Le but, c’est de laisser une trace. Vous arrivez à trouver du temps pour vous voir ? T.J.P. : C’est compliqué avec tous les matchs mais on se parle par texto de temps en temps même si des fois on oublie. C’est une personne que j’apprécie beaucoup. J.E. : J’ai eu le plaisir de le côtoyer dans le cadre des camps organisés par son frère. On a fait des petits matchs de coaching et c’était toujours moi qui gagnais [sourire]. Je vais essayer de l’inviter à mon camp de basket. La clé de ce match ? J.E. : Il faut être très concentrés, très appliqués pour sortir ces joueurs de leurs zones de confort. Ce sont des mecs qui ont de la magie dans les mains. T.J.P. : Je vais garder ça pour moi ! [sourire] 1. Terence Jonathan (TJ) Parker est né le 16 mai 1984 à Valenciennes. Julien Espinosa, lui, le 5 février 1984 à Nice 2. T.J. Parker a remplacé J.D. Jackson sur le banc début janvier. 3. T.J. Parker est le petit frère de Tony Parker, ancien joueur de l’Equipe de France.