Michel Boeri, du tac au tac
La Côte d’Azur est capable d’avoir deux Grands Prix, c’est exceptionnel. Nous ne sommes pas concurrents. Compte tenu de nos bonnes relations avec les leaders politiques des AlpesMaritimes, je ne vois pas pourquoi on freinerait ou on fronderait. Au contraire, allons de l’avant tous ensemble. Il y a une synergie dont on bénéficiera tous. Si c’est possible et s’ils le souhaitent, nous pourrons les aider. Ouvrir notre matériel, notre savoir-faire et nos gens au circuit du Castellet ne nous pose aucun problème. Le Grand Prix de France au Castellet, c’est un peu notre frère jumeau.
Charles Leclerc, l’attraction du prochain Grand Prix de Monaco ? C’est sûr. Objectivement, Charles Leclerc est un type d’une qualité rare. Je ne dis pas ça parce qu’il est monégasque. Sa carrière et son palmarès laissent pantois. Pour autant, il faut rester réaliste : sa voiture est prestigieuse mais je ne suis pas sûr que lorsqu’il accélère, elle reste en droite ligne. Charles Leclerc est un pilote en pointe qui va monter. C’est bon pour Monaco et pour la Formule en général. Avec son talent, et si les dieux sont avec lui, il devrait aller très loin. Et quand je vois son frère cadet qui remporte une course en F, je trouve que pour une communauté de habitants, on pond des oeufs qui ne sont pas trop mauvais. Ma succession arrivera un jour. Ce n’est pas un type qu’il faudra, mais une équipe autour d’un bonhomme. Je n’existerais pas si je n’avais pas tous les gens qui m’entourent à l’ACM. Et le malheur, c’est qu’ils ont presque mon âge. Il faudra donc trouver quelqu’un qui accepte de s’investir bénévolement. Ou alors, que le gouvernement accepte de payer très cher celui qui viendrait me remplacer. Et puis, il faudra qu’il soit admis. Ici, vous savez, c’est un clan. C’est notre spécificité, à l’Automobile club. Notre faiblesse, diront certains. Mais pour l’instant, ça marche. En , soit quelqu’un arrive, et bonne chance mon pote, soit il n’y a personne et il appartiendra alors à mon conseil d’administration de me demander de faire éventuellement un ou deux ans de plus. De toute façon, je ne pourrai pas rester président de l’Automobile club beaucoup plus longtemps.