Un « coup tordu » pour Philippe De Santis
Colère et indignation dans le Landerneau trufficole où l’on martèle chaque année que le marché d’Aups s’entoure de toutes les précautions pour assurer la qualité de ses truffes aux particuliers acheteurs. Les rabasses sont ainsi garanties de souche tuber melanosporum, à l’exclusion de toutes autres ; « caniffées » pour éviter les sujets immatures ou pourris, ce qui justifie des cours parfois supérieurs aux autres marchés de la région. Il va de soi que cette charte à laquelle s’engagent les producteurs est une obligation morale dès lors qu’il est impossible de vérifier chaque semaine l’ensemble de la production. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que court la rumeur de « petits arrangements», notamment sur l’origine géographique des truffes qui, en l’absence de volumes suffisants, proviendraient parfois d’autres horizons, d’Espagne par exemple. Mais dès lors que les diamants noirs sont bien des tuber melanosporum, le subterfuge serait d’une moindre gravité. En revanche, vendre de la truffe chinoise relève de l’escroquerie et l’on comprend aisément que de telles accusations suscitent des réactions véhémentes. Vice-président du syndicat des trufficulteurs et avec son verbe haut, Philippe De Santis va plus loin que le président Gillet et crie à la cabale. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un coup tordu pour discréditer le syndicat. Une rumeur orchestrée par des gens qui cherchent à se l’accaparer. Ils veulent faire « péter » le marché ! » Et de pointer du doigt un de ses confrères (que nous ne citerons pas) et opposant de toujours. Pour autant, cette connivence mal intentionnée ne s’appuie, elle aussi, sur aucune preuve tangible... De poursuivre: « Vous ne trouvez pas bizarre que l’on ait trouvé des truffes chinoises chez quatre des cinq producteurs ? Vous ne trouvez pas bizarre qu’aucun nom ne soit avancé ? C’est facile d’accuser une corporation et de la faire passer pour une bande de voleurs. Mais, encore une fois, rien ne prouve que ces truffes ont été prélevées sur le marché d’Aups. Il n’y a aucun document officiel. D’ailleurs, je précise que le service de la répression des fraudes a déjà réalisé des prélèvements et rien n’a été décelé. C’est une affaire de jalousie destinée à nous nuire...» Il demeure, en tout cas, qu’elle va laisser des traces. Et probablement aboutir à des contrôles internes renforcés mais également officiels donc incontestables.