Les agressions contre les médecins en hausse
Pour la seconde année consécutive, le nombre d’agressions contre des médecins atteint un record et franchit même la barre symbolique du millier d’incidents recensés, selon une étude publiée, hier, par le Conseil national de l’ordre des médecins. Ce sont ainsi 1035 praticiens qui ont subi une agression en 2017, contre 638 en 2003, année de la première édition de ce rapport.
Les femmes plus agressées
Si les agressions verbales - insultes, menaces, harcèlement - sont les plus fréquentes (62 %), les vols sont en augmentation, avec près d’un quart des cas, le Cnom s’inquiétant particulièrement des vols d’ordonnances et d’ordonnanciers. Soixante-quinze agressions physiques ont aussi été recensées, allant du crachat aux coups et blessures en passant par un cas d’agression sexuelle. Cette violence touche davantage les généralistes (61 %), qui représentent 56 % de l’ensemble de la profession. Avec 51 % des cas, chiffre en hausse de cinq points, les femmes sont pour la première fois davantage représentées que les hommes, d’autant plus qu’elles comptent pour 47 % des médecins.
Une appli pour sécuriser
Le Conseil national de l’ordre des médecins appelle le gouvernement à agir et défend notamment l’utilisation en France d’une application numérique israélienne, Reporty, qui permettrait au praticien de lancer discrètement une alerte et d’enregistrer l’image et le son, sans que cela apparaisse sur l’écran du téléphone portable(1). « On attend le feu vert [du gouvernement]… qui tarde à venir. Pourtant, là il y a urgence. Vu la situation, attendre n’est plus acceptable», estime le docteur Hervé Boissin, coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au Cnom, cité par Le Parisien. 1. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a récemment retoqué l’utilisation de cette application par la Ville de Nice. Elle aurait pu être utilisée par les habitants pour signaler à la police les incivilités sur la voie publique.