L’ex-flic niçois Michel Neyret admet son « aveuglement »
Hier, la participation globale à la grève était annoncée en baisse par la direction de la SNCF, avec 29,7 % de grévistes «en milieu de matinée» (après 33,9 % la veille), mais les trois quarts des conducteurs restaient mobilisés (74 % contre 77 % mardi) et il y avait davantage de contrôleurs (77 % contre 69 %) et d’aiguilleurs (46 % contre 39 %) en grève. En conséquence, seul un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne, soit sensiblement la même chose que mardi ont circulé hier. Un « retour progressif à la normale » est attendu dans la journée, selon la SNCF. Le trafic TGV est annoncé « quasi normal », trois trains régionaux sur quatre sont prévus et trois Intercités sur cinq. La CGT Cheminots a par ailleurs accepté la proposition de BFM TV d’un débat télévisé avec le gouvernement pour discuter de la réforme de la SNCF « projet contre (Photo PQR/La Provence) projet » pour «éclairer» les Français. Le syndicat, qui a publié le mois dernier son propre rapport sur l’avenir du rail, accuse le gouvernement et la direction de la SNCF d’«enfumage » et de « désinformation» pour «masquer les enjeux véritables de la réforme ferroviaire en cours».
Grève à Air France
Du côté de l’aérien, l’intersyndicale d’Air France a annoncé hier quatre nouvelles journées de grève les 17, 18, 23 et 24 avril. L’ex-star déchue de la police Michel Neyret, jugé pour corruption, a reconnu hier, au premier jour de son procès en appel, «un aveuglement» dans la gestion de ses indics. «J’ai manqué de discernement et commis des erreurs que je n’aurais jamais dû commettre. J’ai été aveuglé par un mode de vie.» Cette affaire a « fini par briser ma vie professionnelle», a expliqué à la barre l’homme qui dirigea la prestigieuse brigade antigang de Lyon ainsi que la police judiciaire de Nice. La justice lui reproche d’avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des «indics», en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs. En première instance, il a été condamné à deux ans et demi de prison ferme. Une peine aménageable qui évitait à l’ex-policier, incarcéré sept mois en détention provisoire, de retourner en prison. Mais le parquet, qui avait requis quatre ans dont (Photo MaxPPP/EPA)
deux ans et demi ferme, avait fait appel, du fait que le tribunal l’avait relaxé des poursuites pour association de malfaiteurs. Au total, Michel Neyret est poursuivi pour huit délits dont corruption et trafic d’influence passives, détournement de scellés de stupéfiants et association de malfaiteurs. Il encoure dix ans de prison.
« On se demande qui informait qui »
À l’audience, hier, il a été interrogé une bonne partie de la matinée par le président Dominique Pauthe sur son parcours de policier et ses rapports avec ses «indics». «Je suis entré dans la police pour lutter contre la criminalité organisée, le grand banditisme », a expliqué Neyret, parlant de sa vie professionnelle comme d’«une passion». À cette époque, «90% des affaires de grand banditisme m’ont été apportées par des informateurs, c’était le seul moyen d’être efficace. [...] Oui, tous mes informateurs étaient défavorablement connus des services de police mais c’était précisément ce qui les rendait efficaces », a-t-il justifié. «Mais quand on regarde le dossier, on se demande qui était l’informateur de qui», s’est interrogé le président Pauthe, en se référant aux informations confidentielles fournies par Neyret à certains «indics» qui, en échange, ne lui ont pas donné de renseignements, mais des cadeaux: montres de luxe, voyages, espèces… « Je n’aurais pas dû accepter », a-t-il reconnu. «Je leur donnais des informations pour qu’ils aient confiance en moi. Certains indics ont mis des années à me procurer de belles affaires. »