ambassadeurs partagent leurs solutions vertes
Félicités pour «la force de leur conviction» et leurs «résultats très encourageants», sept acteurs de la société civile ont donné, mercredi, une dimension humaine et quotidienne au combat pour la préservation de l’environnement. Une lutte qui passe par de nouveaux réflexes à adopter selon le prince Albert. «Il s’agit d’une mutation individuelle et collective de notre société, de son rapport à la mobilité. Des gestes simples, plus de tris, moins de plastiques, une approche moins énergivore et mieux contrôlée de l’électrique…»
« Il n’y a pas de plan B car il n’y a pas de planète B »
En jeu, rien de moins que la survie de la planète bleue selon le souverain, citant l’ex-Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon. «L’équation est simple, nous n’avons pas d’autres choix. Il n’y a pas de plan B, car il n’y a pas de planète B.» Une urgence abordée avec philosophie par chacun des sept ambassadeurs de la transition énergétique amenés à témoigner, sur scène, de leurs expériences monégasques. Sept orateurs inspirés et inspirants, racontant tour à tour leur déclic écologique. Sept styles. Sept parcours pour autant d’approches mais un seul but: la neutralité carbone.
« On ne cultive pas que de l’oseille à Monaco ! »
Palme de l’humour pour Jessica Sbaraglia, fondatrice de Terre de Monaco et son «On ne
cultive pas que de l’oseille à Monaco!» .Son truc? Produire 10 tonnes de légumes en milieu urbain, recyclant les déjections des tortues du Musée océanographique pour faire du fumier ou nourrissant ses poules de la Tour Odéon avec les déchets alimentaires de ses habitants. Un modèle qui s’exporte en France, en Suisse et en Belgique.
« De la maintenance prédicative »
Arnaud Blandin, lui, a vu la lumière à Singapour. Celle des bureaux vides en pleine nuit. Intégré à MonacoTech avec sa start-up Teale,
il mise sur la technologie. «Un tiers des émissions proviennent des bâtiments et les algorithmes peuvent les réduire par de la maintenance prédicative, grâce à un double numérique du bâtiment.» Une idée à éprouver. « Il va falloir que vous testiez pour que nous apprenions de nos échecs et qu’on avance.»
« L’éveil écologique »
L’échange, ou la base du travail «d’éveil écologique» de Kate Powers, présidente de Monacology qui multiplie les initiatives avec les enfants au Stars’N’Bars. L’établissement a misé sur le tri, le recyclage, les doggy bag, la fin des pailles en plastique, moins de viandes à la carte, des produits locavores, bientôt un compost et même un potager de 180 m2.
« Les courbes se sont inversées »
L’économie d’énergies, voilà le dada d’Anthony De Sevelinges, chef de service au Service de maintenance des bâtiments publics. Son laboratoire, le complexe Saint-Charles et ses 20 000 m2. En 2006, la consommation sur site était de 2 GW/h, soit 200000 euros de consommation annuelle. Pompes à chaleur, éclairage à LED, panneaux solaires pour chauffer la piscine, gestion centralisée… Entre 2006 et 2011, 420 000 euros de travaux ont permis une réduction de consommation de 320000 euros. En 2018, « les courbes se sont croisées ». Un «objectif atteint» à généraliser.
« Des personnalités ont émergé »
Directeur général de BNP Parisbas Monaco,
Patrick Gherara ne voit plus ses équipes du même oeil depuis peu. Le déclic? La décision de la maison mère, il y a quelques mois, d’arrêter de financer les activités pétrolières, d’extraction de gaz de schiste ou de charbon. Un tremblement de terre sur la place bancaire et une équipe de Monaco tout de suite impliquée. «De nouvelles personnalités ont émergé… Un groupe de travail de bénévoles s’est constitué qui a été bien meilleur que tous les team building. C’est un projet d’entreprise qui a du sens.» Leurs idées et actes : dématérialiser les documents, 50 % d’éclairage en LED, un guide interne des bonnes pratiques, des bornes d’énergie verte dans le parking du Belle Époque ou une prise en charge à 50 % des abonnements (train, vélo, bus) des collaborateurs.
« Qui veut gagner des millions ? »
Directeur technique du Monte-Carlo Bay,
Achour Daïra a «gagné des millions». Des millions de kilowatt-heures. 3 millions entre 2011 et 2018, soit l’équivalent de la consommation électrique de plus de 500 foyers. Comment? En adoptant la solution Smart+ de la SMEG, un suivi énergétique couplé à des travaux «finis
cette semaine». Le changement des réchauffeurs des pompes à chaleur et des variateurs sur les pompes des piscines notamment. Un projet de 1200 m2 de panneaux solaires en toiture est aussi en gestation. Résultat : une consommation énergétique en chute libre… en parallèle d’un taux d’occupation de l’hôtel qui grimpe. Alors que le Bay prétend au label «Green Gold Globe», Achour Daïra rappelle que pour gagner des millions il faut «du matériel et de l’humain».