Pouille et Chardy en entrée
Sans les ‘‘néo-Mousquetaires’’, l’équipe de France a pris le pari de dompter l’impétueux Fabio Fognini et sa troupe dès aujourd’hui à Gênes
Cette campagne 2018 était déjà spéciale pour les tenants du titre français, dans la mesure où c’est la dernière de Yannick Noah sur la chaise de capitaine. Elle l’est encore davantage depuis que la Fédération internationale (ITF) a présenté fin février un projet de refonte totale de la vénérable épreuve par équipes, née en 1900... Si la proposition est validée mi-août aux États-Unis, ce sera la fin de tous les ingrédients qui en ont fait le sel : les rencontres à domicile et à l’extérieur et le format au meilleur des cinq sets, au grand dam de Noah et de son équipe, opposés au projet.
M$ de prize money pour la future épreuve
L’ITF souhaite organiser la Coupe Davis sur une semaine en novembre dès l’an prochain et veut tenter d’appâter les meilleurs, qui ont tendance à la snober, avec un gros chèque (20 millions de dollars de prize money). Cela ne deviendrait alors qu’une « exhibition sans intérêt », estime le N.1 des Bleus Lucas Pouille. « La Coupe Davis, ce n’est pas jouer une semaine mais c’est ce que l’on fait en ce moment », a insisté le 11e mondial, qui a fait l’impasse sur le Masters 1000 de Miami pour mieux se préparer sur terre battue en vue de ce duel à haut risque à Gênes. Emmenée par le fantasque Fognini, doué mais souvent rattrapé par ses sautes d’humeur, l’Italie n’est pas un obstacle simple à passer, surtout sur l’ocre.
Chardy (e) plutôt que Mannarino (e)
Et Noah ne peut pas compter sur ses joueurs les plus expérimentés, blessés. Contraint au changement, le capitaine a misé sur Jérémy Chardy (80e), de retour en forme, comme atout N.2 lors des simples, plutôt que sur Adrian Mannarino, mieux classé (25e). « C’était assez facile comme choix, car le jeu de Jérémy s’adapte plus naturellement à la terre battue », a expliqué Noah, qui a « évité » de parler à David Haggerty, le président de l’ITF présent à Gênes, car toujours « très en colère » concernant la réforme. Après le duel inaugural entre Pouille et le vétéran Andreas Seppi (34 ans, 62e) Chardy défiera donc Fognini (20e mondial). Une performance du Palois ainsi qu’une victoire de Pouille donneraient l’occasion aux compères PierreHugues Herbert et Nicolas Mahut de sceller l’issue de la rencontre dès demain en double. « On n’a pas envie que l’aventure s’arrête ici pour notre staff et pour cette compétition qui est en grand péril », a souligné Mahut avec l’espoir de s’offrir une demi-finale à domicile en septembre. Ce serait face à l’Allemagne ou à l’Espagne, renforcée à Valence par le retour du N.1 mondial Rafael Nadal.