La jeunesse... à tout prix
Sur 14 000 m2, le congrès mondial de médecine esthétique et anti-âge transforme le Grimaldi Forum en fourmillière depuis deux jours. Un rendez-vous qui attire toujours plus de professionnels
Le Congrès mondial de médecine esthétique et anti-âge rassemble spécialistes à Monaco. Les médecins viennent y rechercher les dernières innovations. Dans le lot, on a trouvé un vendeur de crème «miracle» à base de placenta humain, ce qui est interdit par la réglementation européenne...
Plus une seule place de parking disponible à 10 heures du matin. Les abords du Grimaldi Forum sont saturés et des milliers de visiteurs se pressent vers la tente plantée sur l’esplanade du centre de congrès, qui étend un peu plus encore la superficie d’exposition du lieu. Que se passe-t-il? Rien d’autre que le Congrès mondial de médecine esthétique et anti-âge. Chaque année, les visiteurs euxmêmes n’en reviennent pas ! Le succès de AMWC (Aesthetic and antiaging Medecine World Congress) est toujours et sans cesse grandissant. Pour sa 16e édition qui se déroule jusqu’à ce soir, le congrès, pourtant exclusivement réservé aux professionnels, s’étend sur cinq niveaux, soit 14000 m2. Il y a les injections, la nutrition et les compléments alimentaires, les fils tenseurs, les crèmes anti-rides… Il y a aussi les machines à laser, LEDs, ultrasons ou radiofréquence qui promettent de lifter, repulper, tonifier, dégraisser, épiler, unifier…
En gynécologie aussi
Sans oublier les spécialistes en gynécologie qui traitent des problèmes fonctionnels – l’anorgasmie par exemple – et esthétiques – la labiaplastie, réduction des petites lèvres, n’étonne plus grand monde aujourd’hui. On croyait que l’acide hyaluronique permettait juste de rendre plus saillantes les pommettes. Eh bien non ! Elle s’injecte également dans la zone du point G pour plus de plaisir. Créé en 2003, le congrès est devenu un incontournable. Il s’intéresse à tous les aspects du vieillissement, incluant dermatologie, chirurgie, médecine esthétique, endocrinologie, neurologie, nutrition. Pourtant, le secteur ne propose pas sans cesse des traitements révolutionnaires. « Il n’y a pas de grandes nouveautés chaque année », explique le docteur Emmanuel Antoni, médecin esthétique à Beausoleil. Toutefois, lui, comme nombre de ses confrères de la région, ne rate jamais ce grand rendez-vous annuel. Les médecins se rencontrent, s’informent, discutent avec les représentants des laboratoires… «J’assiste aussi aux conférences», explique le docteur Antoni.
Qualité, formation, sécurité
Car l’évolution du secteur semble bel et bien dans la vigilance sans cesse croissante des professionnels. Les prothèses mammaires PIP ont peut-être laissé un traumatisme… Alors, sur la plupart des stands, les mots «fiabilité», «qualité», «formation», «sécurité» reviennent en boucle. «En engageant les praticiens à approfondir leurs connaissances en anatomie, ces évolutions ont contribué à réduire de façon significative les risques d’incidents opérateurs dépendants tout en offrant de bien meilleurs résultats», expliquent les organisateurs du salon. Voici qui est de bon augure, d’autant plus que l’engouement du public
pour la médecine esthétique, conjugué à une espérance de vie qui pourrait atteindre 120 ans en 2050 dans les pays développés, promet de laisser de beaux jours à ce secteur d’activité.