Monaco-Matin

X-TRIAL DES NATIONS HIER À NICE Au Bou du suspense...

Poussés dans leurs retranchem­ents par un tandem tricolore Ferrer-Bincaz en état de grâce, le roi Toni Bou et Miquel Gelabert ont tout de même prolongé l’hégémonie de l’Espagne

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EE ncore une fois, cette scène à nulle autre pareille donne le vertige. Des rochers taille XXL, presque aussi haut que les montagnes voisines, entre autres obstacles à première vue infranchis­sables pour le commun des mortels. Pas moins de 100 tonnes de matériaux qui plantent le décor. Sans baguette magique, avec beaucoup d’huile de coude, la métamorpho­se orchestrée par le Moto-Club de La Gaude, maître d’oeuvre de la 16e édition niçoise du X-Trial des Nations, s’avère spectacula­ire. En chantier depuis 48 heures, le Palais Nikaia est fin prêt à accueillir les meilleurs équilibris­tes du moment. Dont un certain Toni Bou... Viendra ? Viendra pas ? La question demeurait en suspens la semaine dernière. Comme en 2016, même épreuve, même salle, lorsqu’une épaule endolorie l’avait cloué chez lui, l’emblématiq­ue champion était incertain. Touché aux vertèbres (voir nos éditions d’hier), il pouvait très bien choisir de zapper la finale par équipes après avoir tiré un trait sur celle du Mondial X-Trial 2018, le 29 mars à Budapest. Mais non ! Ogre insatiable, à 31 ans, celui qui totalise désormais 23 titres suprêmes - 11 en plein air, 12 indoor - veut saisir chaque occasion d’étoffer son hallucinan­t tableau de chasse. Bien que devant composer avec quelques séquelles, le voilà qui rendosse l’habit de lumière Montesa. Impatient de défier à nouveau les lois de l’apesanteur... et de prolonger le règne de l’Espagne, cette fois en compagnie de Miquel Gelabert, le jeune compatriot­e (19 ans) leader de la relève ibérique.

Six zones, six minutes

La concurrenc­e? France, Grande-Bretagne, Italie et Allemagne. Plein comme un oeuf, le chaudron azuréen pousse ses chouchous. Le duo Alex Ferrer-Benoît Bincaz rêve de réaliser le même coup d’éclat qu’en 2016 (2e). Dès l’ouverture des hostilités, sur les six zones pavées de mauvaises intentions composant le parcours à négocier en moins de six minutes à deux reprises avant le duel final, le mercure monte en flèche. Chaque point de pénalité pèse lourd. Au sortir d’un hiver qui l’a vu prendre une nouvelle envergure (4e du Mondial X-Trial), Bincaz, le régional de l’étape originaire de Peymeinade, assure le spectacle. Son compère Ferrer se met au diapason, porté lui aussi par les clameurs de la foule. De quoi conclure la boucle initiale avec une petite longueur de marge sur la paire britanniqu­e. Les Bleus prennent les devants. Pas longtemps car la machine à gagner se met en marche. Place au ballet du roi Bou, parfaiteme­nt épaulé par un Gelabert transcendé à l’idée de décrocher son premier sceptre au côté du maestro. Un point, c’est tout ! Mais attention, la difficulté monte d’un cran lors du match retour en sens inverse. De quoi rebattre les cartes. Incroyable mais vrai : le grandissim­e favori essuie un échec sur la rampe de la piscine. Douche froide, tandis que les Bleus, font grimper les décibels, dans une salle en fusion, jusqu’à virer en tête à l’abord du money-time ! Nikaia retient son souffle. Rêve d’un exploit historique. En vain. Le chrono devient le juge de paix et l’heure de vérité rétablit la hiérarchie. Sous pression, les leaders éphémères trébuchent. Leur compteur enfle tandis que les métronomes espagnols tutoient l’excellence. Au Bou du suspense, c’est encore l’increvable Toni qui rafle la mise, suivi comme son ombre par un Gelabert épatant.

Bincaz : « C’est pas mal »

« On a longtemps fait jeu égal, on les a poussés dans leurs retranchem­ents, c’est déjà pas mal», conclut Benoît Bincaz, l’enfant du pays, vainqueur à l’applaudimè­tre... Et maintenant? Retour à la nature! Les sommets de la saison outdoor se profilent déjà à l’horizon. La manche d’ouverture fixée dans un mois et demi en Espagne (1920 mai à Camprodon)... mais aussi l’étape française. Devinez où ? Tout près d’ici. Dans les Alpes-Maritimes, si, si ! Rendez-vous les 14 et 15 juillet à Auron. 1. Espagne (Toni Bou/Montesa, Miquel Gelabert/Sherco) 1+10+5 2. France ( Alexandre Ferrer/Sherco, Benoît Bincaz/Scorpa) 4+5+21 3. Grande-Bretagne (James Dabill/Beta,Jack Price/Gas Gas) 5+17 4. Italie (Matteo Grattarola/Montesa, Luca Petrella/TRS) 13+22 5. Allemagne (Franz Kadlec/Gas Gas, Max Faude/Beta) 25+30

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Le « maestro » Toni Bou, encore et toujours au sommet de son art. Le classement

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