Un pyromane met le feu au port de Cavalaire
Cinquante sapeurs-pompiers mobilisés, un barrestaurant partiellement détruit, deux bateaux coulés, un autre endommagé, le port pollué et quinze personnes au chômage technique. Ce sont les tristes conséquences des incendies survenus hier matin vers 4 h 30, sur le port de Cavalaire. Circonstance aggravante, ces feux ne sont pas accidentels mais bien l’oeuvre d’une personne. Un marginal sans domicile fixe d’une quarantaine d’années, qui n’aurait pas supporté d’être refoulé d’une boîte de nuit toute proche. De rage, il aurait mis le feu à la terrasse du Pizzaiole, légèrement touchée, puis à des bateaux sur le port. Mais sa pulsion destructrice ne s’est pas arrêtée là. Pendant que les sapeurs-pompiers tentaient de sauver les embarcations, le quadragénaire s’est attaqué au restaurant-bar
La Rhumerie, y accédant par la brasserie voisine Papa et
Compagnie, déjà détruite il y a deux ans.
Mille litres de gasoil dans le port
Malgré la présence d’une cinquantaine de sapeurs-pompiers des centres de secours de Cavalaire, Saint-Tropez, Cogolin, Sainte-Maxime, Vidauban et Bormes-les-Mimosas,
les dégâts sont importants. Deux bateaux ont coulé, dont l’un contenait 1 000 litres de gasoil et l’autre 200 litres d’essence, provoquant une pollution du port : « L’essence n’est pas ce qui nous inquiète le plus, car le carburant va s’évaporer. Le gasoil, c’est plus préoccupant », souligne le capitaine Frédéric Perret, au commandement des opérations. Une fois le feu circonscrit, la capitainerie du port et l’observatoire marin ont installé des barrages flottants et des buvards. Dans un second temps, le carburant en surface devrait être absorbé par des pompes. Malgré ce dispositif, il était difficile, hier, d’évaluer l’état de pollution du port, «qui semble ne pas s’être étendue au-delà
des 400 m2 », estimait le maire Philippe Leonelli, au terme d’un premier bilan. En plus des deux bateaux qui ont coulé (dont l’un était en passe d’être vendu), celui des Îles d’Or, le Seascope, a été partiellement brûlé, mettant trois personnes au chômage technique. Un deuxième incendie important a touché le port hier matin, celui du bar-restaurant La Rhumerie, dont les employés avaient quitté les lieux moins d’une heure avant. Pour arriver à ses fins, l’irascible pyromane a tenté de
briser une vitre, puis a fini par passer par l’établissement voisin, Papa et compagnie.
« Détruit il y a deux ans, le propriétaire de ce dernier sortait d’une longue bataille judiciaire et pouvait enfin envisager la reconstruction», confiait le maire. Les parties encore intactes (terrasse et plafonds) ayant été touchées, la rénovation risque d’être à nouveau repoussée. Hier matin, c’était le restaurant-bar La Rhumerie qui était en partie détruit. Les flammes ont ravagé la cuisine et toute la réserve à l’étage. Présent sur les lieux, le patron Christophe Cavalli tentait, en dépit de la difficulté de la situation, de relativiser : « Il vaut mieux ça qu’un cancer généralisé... »
Récidiviste
En attendant d’évaluer l’étendue des dommages et de pouvoir rouvrir l’établissement, une dizaine d’employés se retrouvent au chômage technique. « On est victime de la bêtise
humaine », déplorait Christophe Cavalli. Quand à l’auteur présumé des faits, très agité et toujours sur les lieux après le second incendie, il a été maîtrisé par les policiers. « Il a été repéré par le responsable technique du Yacht-club qui l’entendait se vanter d’avoir mis le feu. Les policiers municipaux l’ont interpellé avant d’être relayés par les gendarmes », a commenté le maire. L’homme n’en est pas à son coup d’essai: «Nous avions déjà intenté une action contre lui en 2016, quand il avait tenté de mettre le feu à une banque. Il a été interné un moment, avant de ressortir », poursuit Philippe Leonelli. Le marginal a été placé en garde à vue à la compagnie de Gassin.