Amphis, rails, ciel : la semaine sociale s’annonce animée
Grève pour les salaires à Air France, mobilisation des cheminots contre la réforme du rail... des perturbations sont à prévoir dans les transports presque tous les jours
Sur les rails, dans le ciel, ou encore dans les amphis d’universités occupés, la semaine sociale, qui sera marquée demain par le début de l’examen du projet de loi SNCF à l’Assemblée, s’annonce intense et tendue.
% de grévistes à la SNCF
Sur le dossier SNCF, la CGT est encore montée d’un cran vendredi en expliquant que, faute de véritable négociation possible avec le gouvernement, la grève par épisode de deux jours sur cinq pourrait se prolonger « au-delà du mois de juin ». Les syndicats sont ressortis cette semaine furieux de leurs deux premières séances de concertation au ministère des Transports, où Elisabeth Borne menait les débats sur le statut, la dette, le recrutement... Le deuxième épisode de la grève a débuté hier soir à 20 heures et se poursuivra jusqu’à lundi après deux premières journées les 3 et 4 avril. Le taux de grévistes est en légère baisse, avec 35% des personnels indispensables pour faire rouler les trains qui se sont déclarés, contre 48% pour les 3 et 4 avril. La SNCF a néanmoins appelé à ne pas « tirer de plans sur la comète», la différence de mobilisation pouvant s’expliquer
par le fait que cette journée de grève aura lieu pendant le week-end ».
journée de grève à Air France
Le conflit du rail s’est télescopé hier avec la cinquième journée de grève chez Air France depuis le 22 février: la direction a annulé 30% des vols (25% des long-courriers, 35% des moyen-courriers depuis et vers Roissy, 30% des court-courriers à Orly et en région). Le Premier ministre, Edouard Philippe, a d’ailleurs décidé de reporter le déplacement qu’il avait initialement prévu au Mali. Après un nouvel échec des négociations jeudi, les salariés d’Air France poursuivent en effet leur bras de fer pour obtenir 6% d’augmentation
générale de salaire. Le conflit semble dans l’impasse. Dans le sud-est de la France, ce sont les contrôleurs aériens qui étaient appelés à la grève pour le week-end par deux syndicats, mais selon l’Aviation civile, cela ne devait pas se traduire par des annulations de vols. Ils protestent pour des questions d’effectifs et pour leurs conditions de travail. Chez Air France, deux autres journées de grève sont d’ores et déjà programmées mardi et mercredi. Entre-temps, après l’examen en commission, le débat sur la réforme ferroviaire va entrer pleinement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi soir. Il promet, là aussi, d’être tendu avec une partie de la gauche mobilisée pour défendre les cheminots.
La CGT Cheminots et SUD Rail ont appelé à un rassemblement en début d’après-midi aux abords du Palais Bourbon. L’examen du projet de loi doit se tenir jusqu’à jeudi soir, avec au menu la transformation de la SNCF en société anonyme, le calendrier de l’ouverture à la concurrence prévue au niveau européen et la suppression de l’embauche au statut. Et au bout de la nuit parlementaire... un troisième épisode de grève à la SNCF vendredi 13 et samedi 14 avril, qui va coïncider cette fois avec le début des vacances de la zone C (Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles).
Les universités dans le bal
Autre terrain de conflit, encore plus imprévisible: les universités. Trois facultés sont complètement bloquées - Jean-Jaurès (Toulouse), Paul-Valéry (Montpellier) et Paris-8 - et d’autres connaissent des blocages, du fait d’une grogne contre les modalités d’accès à la fac, assimilées à de la «sélection». La semaine n’est décidément pas avare en dossiers chauds, puisque demain démarre la concertation dans la fonction publique, que l’exécutif prévoit de réformer, suivie d’une intersyndicale mardi, qui pourrait déboucher sur l’annonce d’une nouvelle journée d’actions, après celle du 22 mars.