LIGUE JOURNÉE) / NICE - RENNES À HEURES Dans le vif du sujet
Candidats proclamés à l’Europe, les Aiglons reçoivent l’actuel cinquième du championnat dans une confrontation directe qui pourrait leur confier les rênes de leur destin en cas de succès
Fut un temps quand le Niçois parlait d’Europe, il ne pouvait faire référence qu’au tourisme. Le monde du foot s’apparentait à une lutte pour le maintien dans l’élite française et à de longues saisons de crispation. Sept ans après l’arrivée de Jean-Pierre Rivère, beaucoup de choses ont changé. La Prom’ est toujours aussi belle mais le rayonnement de Nice vient aussi des performances du Gym. Un club qui a progressé avec des moyens limités mais une ambition bien affirmée : produire du jeu. La qualité de la cellule de recrutement et des staffs mis en place ont solidifié le projet et l’Europe est désormais une réalité sportive et financière. Cinquante ans après, l’OGC Nice n’a jamais été aussi près d’une troisième qualification européenne de rang. Et forcément les joueurs y prennent goût. « Au vu des saisons précédentes, je n’ai pas envie de redescendre plus bas que le top 6, » avoue Cyprien.
Lamouchi : « Un milieu niçois à trois d’une grande qualité »
L’ex-Lensois retrouve petit à petit son meilleur niveau mais aura besoin d’une saison pleine pour raviver l’intérêt des grands clubs européens intéressés par sa première année sous le maillot niçois (9 buts, 3 passes). Et Dieu sait comme les performances rayonnent davantage sous les lumières européennes... Recevoir le cinquième de L1 à sept journées de la fin, c’est presque un tour préliminaire. La confrontation directe semble tomber au meilleur moment pour une équipe qui a retrouvé de l’efficacité offensive (10 buts sur les 4 derniers matchs) et du liant depuis quelques semaines au milieu. Avec Cyprien, repositionné dans un rôle de sentinelle occupé l’an dernier, Seri retrouve le sourire et les dédoublements de passes sur le terrain. Une complicité qu’il ne partageait avec aucun partenaire en début de saison, d’autant qu’il s’était imaginé au Nou Camp en train d’échanger la balle avec Rakitic, Busquets et Iniesta. Repositionné dans l’axe depuis le passage au 4-3-3, Lees-Melou s’est imposé dans l’esprit de Favre au détriment de Mendy, Koziello, Walter, Makengo ou Tameze en grande partie pour son volume de jeu. « Melou, c’est celui qui fait le plus d’appels en profondeur, qui sort presser l’arrière central adverse, décrypte son entraîneur. Avec Seri et Cyprien, ce sont trois joueurs dans l’esprit très offensif. L’an passé, c’était soit Koziello, soit Walter, qui restaient plus complémentaires (Photo Jean-François Ottonello)
au niveau défensif qu’avec Seri et Cyprien. » « Leur milieu à trois est en perpétuel mouvement et d’une grande qualité technique », abonde Sabri Lamouchi. La victoire à Troyes a imagé la domination technique des Niçois. Sous le sceau de la confidence, un joueur de l’Estac a tout de même noté un point faible pour expliquer la meilleure seconde période troyenne. «Çajoue
vraiment bien au football. Mais quand ils n’ont pas le ballon, ils te laissent pas mal jouer quand même. Il y a de la place pour les mettre en danger entre les lignes. » C’est sur ce terrain-là que sont attendus les Niçois, face à un concurrent rennais invaincu depuis sept matchs et impressionnant dans la répétition des efforts contre Monaco, mercredi. L’Europe est à ce prix.