PARIS-ROUBAIX Le défi fou de Gilbert
Onze ans après sa seule et unique participation à “l’Enfer du Nord”, le Belge retente sa chance. Même avec peu d’expérience, le résidant monégasque y vise la victoire
En début de saison, Philippe Gilbert n’avait pas caché son ambition. Elle est aussi grande que les lignes de son palmarès. Plus qu’une course supplémentaire, le Belge veut tout simplement marquer l’histoire de son sport et en avait fait un slogan pour évoquer 2018 “Strive for five” (se battre pour les cinq). Ce chiffre désigne les cinq “monuments” que compte le cyclisme. Seuls trois hommes ont réussi à faire ce “quintuplé” (Roger De Vlaeminck, Rik Van Looy et Eddy Merckx). A 35 ans, le résidant monégasque en a déjà coché trois (Tour des Flandres 2017, Liège-Bastogne-Liège 2011 et le Tour de Lombardie 2009-10). Reste donc Milan-Sanremo et Paris-Roubaix. « Mon but, plutôt mon rêve, c’est de gagner tous les “monuments“», nous confiait-il il y a quelques mois.
« Il est temps que je m’attaque à Paris-Roubaix »
Sur la classique italienne, le natif de Verviers s’y est toujours essayé depuis ses débuts en 2004. Quatorze tentatives, deux podiums (3e en 2008 et 2011), mais aussi Troisième du Tour des Flandres la semaine dernière, Philippe Gilbert a les jambes pour briller vers Roubaix. (Photos EPA/MaxPPP)
la sensation que le facteur imprévisible était trop important. « Elle est tellement difficile à dompter. Je continuerai d’essayer, c’est une certitude, mais Roubaix, ce sera un gros objectif pour 2018 », assurait le puncheur,
de retour à Monaco après son succès au Tour des Flandres. Roubaix, nous y sommes. L’expérience de l’ancien champion du monde dans l’Enfer du Nord se limite à une seule participation (52e
en 2007). Malgré son manque de vécu, Philippe Gilbert compte bien jouer les premiers rôles, lui qui a enchaîné les places d’honneur dernièrement au Tour des Flandres, 2 à Harelbeke et au Samyn...). « Je veux y jouer la victoire, a-t-il déclaré vendredi. En 2007, je n’étais pas encore assez fort. Il est temps que je m’attaque à Paris-Roubaix. J’avais toujours dit que je m’y attaquerais dans la dernière partie de ma carrière. Cette fois, j’y vais pour y jouer la finale, dans une équipe qui est au top actuellement. Et qui n’a pas la pression. La pression est dans les autres formations. Nous avons quasiment tout gagné. On sent que les autres équipes commencent à stresser. Nous, en revanche, sommes dans une position plus confortable.» Serein, affûté et bien entouré (avec Lampaert, Stybar, Terpstra), Gilbert pourrait bien créer la sensation. 2017 : Greg Van Avermaet (Bel) 2016 : Matthew Hayman (Aus) 2015 : John Degenkolb (All) 2014 : Niki Terpstra (P-B) 2013 : Fabian Cancellara (Sui) 2012 : Tom Boonen (Bel) 2011 : Johan Vansummeren (Bel) 2010 : Fabian Cancellara (Sui) 2009 : Tom Boonen (Bel) 2008 : Tom Boonen (Bel)