Electrique ou thermique
Le quatrième Rallye «Riviera Electric Challenge » est lancé. La première voiture quitte le port du Cros-de-Cagnes. C’est celle du Rotary. Pas de moteur vrombissant et piaffant d’impatience. Tout est électrique et se fait en silence. Le ciel est très couvert mais il ne pleut pas. Alleluia ! C’est parti pour 75 km d’un rallye pas ordinaire dans un monde du silence dépaysant. Dans la Mitsubishi hybride prêtée à l’organisateur de l’événement, Alain Gaggero, le téléphone commence à sonner quasiment sans discontinuer. Étant au volant de la voiturebalai, c’est son épouse Sylvie qui prend les appels. «Dès la sortie du port, nous avons vu deux voitures devant nous qui tournaient à droite», s’étonne une participante. la voiture-balai des organisateurs (partie la dernière et qui n’est pas la plus rapide) arrive au Haut-de-Cagnes, pour la première étape du rallye. Et effectivement quatre véhicules ne sont toujours pas passés. Le seul utilitaire à disputer le rallye, un Gruau de 3,5 tonnes, est pour sa part dispensé de cette étape, afin de lui épargner les passages étroits où il pourrait de surcroît causer un bouchon. la voiture-balai est accueillie au point de contrôle de la mairie de Saint-Laurent. Cette fois, il ne manque que trois voitures à l’appel.
(Photo J.-F. Ottonello),
place Masséna. Là, une seule voiture n’est toujours pas passée : la n° 7, occupée par les maires de Monaco et de Dolceacqua. Qui se mordent les doigts d’avoir pris l’autoroute… et ses bouchons.
casino de Beaulieu. Il pleut. La collation offerte dans l’entrée par la direction est appréciée. Tous les concurrents sont passés. La n° 7 recolle au peloton. Le temps de se désaltérer et de tchatcher un peu et on repart. arrivée à Menton. Le musée Cocteau ouvre grand ses portes, et les participants peuvent y partager un bon buffet, assis autour de tables. Ceux qui le souhaitent peuvent bénéficier d’une visite guidée.
le rallye repart. La dernière partie du trajet se fera au volant de l’utilitaire de l’épreuve : 6 mètres de long, 2,10 m de haut. Au plancher, il y a bien trois pédales, mais celle de gauche actionne la « cloche de rue», comme celle du tram, pour avertir les piétons. Important pour ne pas les écraser quand on ne fait pas de bruit ! Au milieu le frein, à droite l’accélérateur. Tout bêtement un véhicule à boîte de vitesses automatique. Pied gauche au repos. On tourne la clé de contact. Puis on la pousse brièvement à fond. On passe du 0 au I, le véhicule est prêt à partir. Puis on fait un U inversé avec le levier de vitesse pour passer du parking au neutre, puis sur le D (marche avant). On (Photos L.Q.) (Photo L.Q.) peut choisir son mode : économique, neige... Il ne reste plus qu’à appuyer sur le champignon. Le véhicule accélère instantanément. «Au feu, ma Clio électrique grille souvent les voitures thermiques», m’avait dit le maire de Cagnes. Sur le cadran de gauche, on voit quand le camion pompe sur la batterie (en vert, audessus de l’horizontale), et quand il la recharge dans les descentes (en bleu en dessous de l’horizontale). On passe Vintimille, puis on remonte la vallée. On se croirait au volant d’une voiture. : On arrive à Dolceacqua en peu de temps, comme dans un rêve. Les 34 véhicules partis de Cagnes se rangent sur un parking près du vieux pont
(Photo Eric Ottino)
génois. C’est le temps de la recharge sur les gros boîtiers installés par la commune. Dolceacqua accueille les participants par un petit jeu oenologique chez trois marchands de vin, un verre de dégustation dans un petit sac en bandoulière. Quels arômes ? Quelle différence entre classico et superiore? Quel degré d’alcool ?.. : après ce petit vin d’honneur original, c’est la réception au château puis le repas dans différentes petites « cantina » au fil du beau dédale de ruelles voûtées du village médiéval.
Demain: l’épreuve d’écoconduite et la fin du rallye. ● C’est la première fois qu’un utilitaire participe au Riviera Electric Challenge. « Gruau a été la première marque à proposer des utilitaires électriques de , tonnes », explique Paul Mauxion, directeur des véhicules électriques de la société carrossière et aménageuse d’utilitaires. ● L’Electron en est à sa deuxième génération. ● Chassis de base Ducato. ● Chaîne de traction électrique développée par Gruau avec divers équipementiers. ● Motorisation unique de KWatt restituée (équivalent de à CV). ● Trois batteries possibles: , ou KWh. ● Charge utile « égale voire supérieure au même véhicule en thermique ». ● Coût : environ eurosHT( « , fois le prix de la version thermique »). ● Les km pour , euros d’électricité (contre , euros de gazole à litres aux km) ● Un entretien « deux fois moins coûteux ». ● « Gruau garantit ses batteries cinq ans, ou les loue durant sept ans avec une garantie de % de leur énergie initiale».