Monaco-Matin

Magnanvill­e: six nouvelles interpella­tions dont une policière et sa fille radicalisé­e

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L’enquête sur le double meurtre djihadiste d’un policier et de sa compagne à leur domicile de Magnanvill­e (Yvelines) en juin 2016 a connu un nouveau rebondisse­ment hier avec l’arrestatio­n et le placement en garde à vue de six personnes: trois femmes et trois hommes, interpellé­s pour la plupart aux Mureaux et dans la commune voisine de Mantes-la-Jolie. Parmi eux, a révélé L’Express, figure une policière de 48 ans, ex-responsabl­e départemen­tale du syndicat Alliance, et actuelleme­nt en poste au centre de rétention administra­tive de Plaisir (ouest de Paris). Ainsi que ses deux enfants convertis à l’islam: son fils de 26 ans et sa fille de 30 ans, décrite comme radicalisé­e. Les autres personnes font partie de leur entourage, et comprennen­t notamment une jeune femme de 25 ans.

Une amie de sa fille aurait connu le tueur

Cette dernière, fichée S et qui connaissai­t semble-t-il le terroriste, Larossi Abballa, avait été hébergée au printemps 2016 par la fille de la policière au domicile familial. Ce qui, d’après FranceInfo, avait valu à la représenta­nte des forces de l’ordre de faire l’objet d’une procédure disciplina­ire et d’une enquête de l’IGPN pour «absence de compte rendu à la hiérarchie». Qui aurait finalement abouti à un rappel à l’ordre. La policière avait alors démissionn­é de ses fonctions syndicales pour ne pas entacher l’image du syndicat, selon Frédéric Lagache,

secrétaire général adjoint d’Alliance. Extraite hier de prison, la jeune femme de 25 ans était par ailleurs écrouée depuis sa mise en examen, en octobre dernier, dans une enquête antiterror­iste distincte. Elle est en effet soupçonnée

d’avoir hébergé elle-même une candidate au djihad en zone irako-syrienne. Ces arrestatio­ns, qui visent à établir comment le tueur Larossi Abballa a choisi ses victimes et trouvé leur adresse, relancent un dossier déjà chamboulé en décembre par la mise en examen surprise d’un possible complice du djihadiste.

Déjà trois mises en examen

Trois hommes sont déjà mis en examen dans cette enquête. Les deux premiers avaient été vite identifiés. Condamnés en 2013 aux côtés d’Abballa dans une filière afghano-pakistanai­se de recrutemen­t au djihad, Charaf Din Aberouz, 31 ans, et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d’avoir pu apporter un soutien logistique. Mais les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l’attaque, ils ont finalement été relâchés sous contrôle judiciaire. En revanche, ils pensent avoir identifié un possible coauteur de l’attaque en la personne de Mohamed Aberouz, 24 ans. Ce frère cadet de Charaf Din a été mis en examen le 11 décembre pour «complicité d’assassinat­s terroriste­s» et incarcéré. Aux yeux des enquêteurs, il est devenu peu à peu le «mentor religieux» du jihadiste et le «co-auteur et inspirateu­r » de son acte, selon une synthèse de la Sous-direction antiterror­iste. 1. Le 13 juin 2016, le commandant adjoint du commissari­at des Mureaux Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administra­tif du commissari­at voisin de Mantes-la-Jolie, avaient été assassinés à coups de couteaux, sous les yeux de leur fils de 3 ans et demi. Tué dans l’assaut des forces de l’ordre, le djihadiste Larossi Abballa, originaire d’un quartier difficile des Mureaux et âgé de 25 ans, avait revendiqué son acte au nom de Daesh en direct sur les réseaux sociaux.

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Le  juin , Larossi Abballa a assassiné Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing sous les yeux de leur fils de  ans et demi. (Photos Facebook et AFP)

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