Electric challenge: comment conduire une auto électrique
Nouveau mode de propulsion, nouvelle façon de tenir le volant et de vivre sa voiture. Quelques enseignements tirés des deux jours du rallye organisé par Cagnes et Monaco
Une voiture électrique ne se conduit pas comme une voiture « thermique ». C’est une nouvelle façon de tenir le volant et de vivre son auto. Plus économique, mais aussi plus cool, avec des comportements et des réflexes différents. Participer au quatrième rallye Riviera electric challenge de ces 9 et 10 avril aura permis à une trentaine de collectivités et d’entreprises de montrer, découvrir et utiliser toute une gamme de véhicules électriques. Quelques impressions et enseignements après une demi-journée dans trois véhicules différents : une Renault Zoé cinq portes, un utilitaire 3,5 tonnes Gruau Electron 2 L3H2, et une berline premium Tesla S P85.
Prévoir son rechargement
D’abord, il faut un véhicule chargé. Ne parlons pas du rallye, pour lequel des bornes
de rechargement avaient été installées spécialement. On peut recharger chez soi.
On peut même le faire sur une prise de secteur standard (avec terre). Toutes les voitures électriques sont fournies avec un câble le permettant. Mais cela sera long: 16 heures pour une Zoé 2e génération. «Je me suis fait installer une borne qui me permet de recharger durant la nuit», explique Alain. Avec une Wallbox, le temps de charge pour la même voiture peut même descendre à 2h40, voire 1h30. On peut bénéficier pour ça d’un crédit d’impôt de 30 %. Autre solution : recharger dans la rue. Chaque station Auto Bleue comporte au moins une borne dite « privative
» accessible aux véhicules privés. Il suffit de payer un droit d’accès de 24 euros sur le site Internet Auto Bleue et de verser une caution de 50 euros. Ensuite, on peut recharger gratuitement pendant deux heures durant la journée. Au-delà, c’est 2,50 euros par heure. La nuit, c’est 2,50h par heure dès la première heure, mais plafonné à 5 euros (entre 20h et 8h). Il existe aussi des bornes de rechargement dans des parkings publics. Il faut se renseigner auprès d’eux.
On freine moins
Au démarrage, dès qu’on
lâche le frein, la voiture avance toute seule, ce qui facilite le démarrage en côte. Mais ensuite, on freine très peu. En descente, on ne consomme plus d’électricité, au contraire, la batterie se recharge, mais il faut accélérer un peu sinon on se traîne.
Ça déménage
Les moteurs électriques répondent tout de suite dès qu’on appuie sur l’accélérateur. Pas besoin de monter dans les tours comme avec un moteur à explosion. Au feu vert, avec une Zoé, on laisse sur place des voitures thermiques beaucoup plus puissantes. Attention avec une Tesla : la voiture a beau peser 2,7 tonnes, quand on appuie sur l’accélérateur brutalement, on part sur les chapeaux de roues, les pneus patinent en ayant du mal à suivre le moteur. «En Ferrari, je monte de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. En Tesla, en moins de 3 secondes. Et leur futur Roadster le fera en 1,9 s. Ce sont des vaisseaux spatiaux », témoigne Maxime Calka, un responsable de Greenflex membre de l’équipage n°9 du Riviera Electric challenge.
Il faut conduire intelligemment
Un plein d’électricité permet de faire en moyenne jusqu’à 300 km en Zoé 2e génération, 150 km en Gruau Electron 2 L3H2, et 500 km en Tesla S P85. Pour gagner en autonomie, il faut consommer le moins possible, donc éviter les accélérations rageuses et inutiles.
Attention aux piétons
Les piétons sursautent quand ils réalisent votre présence alors qu’ils n’ont rien entendu avant. Quand vous reculez, ils ne vous entendent pas. Ce qui nécessite d’être très prudent. Il y a bien le klaxon, mais il peut aussi faire sursauter. Les Gruau Electron ont au plancher une pédale avertisseuse «cloche de rue», comme le tram.