Nice : 4000 m3 de galets pour engraisser les plages
C’est reparti pour le toilettage et la remise en forme du rivage niçois, jusqu’à la fin du mois. Cette année, les camions déversent des cailloux « maison », provenant du lit du Paillon
Des galets 100 % nissarts pour 7 kilomètres de littoral. L’engraissement des plages publiques et privées de la baie des Anges a commencé sous la maîtrise de la ville de Nice. Avec un programme quotidien de viriles chorégraphies de camions et engins spécialisés pour charger, transporter, déverser, répartir, niveler. Cette année, pour cet épaississement du rivage en matériaux supplémentaires, destiné à contrer l’érosion et les coups de mer, on reste en famille. Les pierres polies par le roulement du temps, proviennent du lit du Paillon. Notre Paioun ! D’ici à la fin du mois, donc, toilettage complet pour des plages « Miss les belles » grâce aux cailloux de Nissa la bella. Un relookage spectaculaire autant que rigoureux. Explications.
Combien de temps va durer le toilettage printanier ?
« Tout le mois d’avril. Avec deux points de livraison, indique Rudy Salles. L’un sur la plage du Centenaire, l’autre à Carras, d’où les galets sont acheminés par tombereaux. » Dans un premier temps, les plages rechargées en minéraux sont celles du centre de la baie, car «l’affluence des usagers est plus importante sur ces plages du centre-ville. C’est pour ça qu’on a commencé par elles. Ensuite, les engins évolueront vers l’ouest. » À la fin du mois, tout sera terminé, aplani, arasé, de Castel à Carras, afin d’accueillir les baigneurs.
Quelle quantité de galets déversée ?
4000 m3 de galets sont acheminés successivement et vont permettre d’engraisser les plages, publiques et privées, de Nice. C’est moins que les années précédentes, où on tournait autour des 6 000 m3.
D’où arrivent ces fragments de roche ?
Les galets proviennent du curage du Paillon, effectué cet hiver. « On a pu en récupérer grâce aux fortes précipitations des dernières semaines, glisse Rudy Salles, adjoint au Tourisme. D’où de gros apports naturels qu’on a ramassés aisément. » Tous les matins, des cargaisons sont chargées à Contes en direction du rivage niçois.
Les avantages d’une telle manne « maison » ?
Cette première phase d’apport de matériaux représente un coût d’environ 200 000 euros. Soit une économie d’un tiers des dépenses habituelles de la ville de Nice, car habituellement, « les galets destinés à l’engraissement des plages, arrivent de la Durance et sont achetés », poursuit l’élu. Second avantage : « En ramassant les galets dans le Paillon, on évite, qu’en cas de crues, ils n’obstruent les arches de l’embouchure du fleuve. »
Les galets sont-ils traités ?
D’après les services municipaux, oui. «Les matériaux extraits, destinés au rechargement des plages, sont criblés et lavés. »
Et les épis dans tout ce remaniement géologique ?
« On ne les oublie pas. Les dix épis jalonnant le littoral, qui sont les avancées de rochers destinées à ralentir la fuite des galets les jours de tempête, sont également concernés. Depuis début mars, on les sécurise en replaçant de manière stable chaque bloc de pierre déplacé durant l’hiver. »
Durant ces travaux, les établissements privés sont-ils impactés ?
En principe non. Afin de limiter gênes et risques liés à la fréquentation des concessions et des plages publiques, les horaires de déplacement des galets par tombereaux ont été adaptés. «Ça se fait en fin de nuit, vers 4 heures et jusqu’à 8 heures, précise Rudy Salles. Les camions peuvent travailler uniquement durant cette tranche horaire. Ce qui évitera la pose de panneaux ou palissades installées au droit des concessions. » Évidemment, durant l’intervention, l’accès aux zones en chantier est interdit au public, mais après 8 heures et bien sûr, durant le week-end, le champ est libre. Bienvenue dans l’eau, toujours à 13 degrés…