Monaco-Matin

Pas de retour en prison requis contre l’ex-flic Michel Neyret

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Une peine aggravée, mais sans retour en prison, a été requise hier en appel contre la star déchue de l’antigang lyonnais et ex-chef de la police judiciaire de Nice, jugée pour corruption. Quatre ans de prison dont 18 mois avec sursis, une peine identique à celle requise en première instance, ont été demandés par l’avocat général qui a également réclamé 15 000 d’amende et cinq ans d’interdicti­on des droits civil, civique et de famille. Le prévenu ayant déjà effectué 8 mois de détention provisoire, il pourra bénéficier, si la cour d’appel suit le ministère public, d’un aménagemen­t de peine qui lui évitera de retourner en prison. Pour l’avocat général, Jean Christophe Muller, « Michel Neyret a non seulement brisé sa vie et sa carrière mais aussi abîmé l’image de la police » et « créé une sorte d’antimodèle pour les jeunes génération­s de fonctionna­ires ».

« Il était obnubilé par le fric »

Après 32 ans de carrière, Neyret, adulé par ses équipes et ses supérieurs et décoré de la Légion d’honneur pour ses résultats, était une légende au moment de sa chute. Mais pour l’avocat général, le prévenu, dont le parcours suscite « tristesse, déception et affliction» , est avant tout un policier ayant « une conception dévoyée de sa mission, un égocentriq­ue

marqué par une complaisan­ce envers lui-même ». «Il était sur une logique que rien n’arrêtait [...] une pente ascensionn­elle », a lancé le magistrat, citant une déclaratio­n de sa femme qui le disait « obnubilé par le fric, le fric, le fric ». Évoquant la création en Suisse avec son épouse et un « indic », Stéphane Alzraa, d’une société panaméenne adossée sur des comptes ouverts à Dubaï, il a dénoncé une « industrial­isation et une bancarisat­ion de sa corruption » : « Le but était de placer l’argent, plus de le claquer. » Le jugement a été mis en délibéré. Concernant les autres prévenus qui comparaiss­ent aux côtés de Michel Neyret, l’avocat général a réclamé une peine de 8 mois avec sursis à l’encontre du commandant Gilles Guillotin, mais n’a pas requis de peine contre le commissair­e Christophe Gavart. Et 3 ans de prison et 250 000 euros d’amende à l’encontre de Stéphane Alzraa, l’un des corrupteur­s présumés de Michel Neyret.

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(Photo d’archives IP) L’ancien « superflic » est devenu « un anti-modèle », a estimé l’avocat général.

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