Le cauchemar américain
Fille chérie du plus grand exploitant pétrolier du sud des États-Unis, Taelor, 26 ans, a grandi dans l’un des quartiers riches de Houston, au Texas. À quinze ans, la mort soudaine et mystérieuse de son père met fin à son enfance idyllique, et provoque sa chute dans une vie où règnent la drogue, l’alcool et les jeux d’armes. Son héritage, estimé à plus de 500 millions de dollars, devient sa malédiction Reparti en juillet avec le grand prix de la compétition française du FID Marseille (festival de cinéma), Nicolas Peduzzi s’illustre avec un premier film qui fait l’état des lieux de l’Amérique profonde contemporaine. Celle où le capitalisme brise les destins et se contente de laisser des gueules amochées, pleines de désillusions. L’allure de western, où la cow-girl, clope au bec et chapeau de circonstance, tente de panser les plaies et de renouer avec ses proches au coeur d’un monde déchu, émeut. Judicieux dans le fond, moins dans la forme, mélange de propos captés sur le vif et d’interventions du documentariste, le parcours n’hésite pas à détruire le quatrième mur, ni à lorgner par instants vers la fiction. Un processus hybride honorable, mais qui fait perdre un peu d’impact à ce Southern Belle, néanmoins taillé pour alimenter des débats. Là est l’essentiel.