Monaco-Matin

Ségolène Royal : « Du retard a été pris »

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À l’occasion de sa visite au salon Ever (lire en page ), l’ancienne ministre française de l’Environnem­ent s’est penchée sur la question épineuse de la bonne gestion des ressources halieutiqu­es. Un thème sur lequel elle souhaite apporter sa contributi­on avec son ONG nouvelleme­nt créée « Désir d’avenir pour la planète ».

Quel est l’objet de votre visite en principaut­é ?

J’avais déjà pris part à la Monaco Ocean Week l’an dernier. Le prince m’a invité pour cette nouvelle édition et je reviens volontiers. Demain (lire

aujourd’hui) ,ilyauraune séquence sur l’Arctique [elle est ambassadri­ce chargée de la négociatio­n internatio­nale pour les pôles, NDLR], durant laquelle je prendrai la parole. Avec ma fondation, je vais bien évidemment continuer à m’intéresser à tous les sujets environnem­entaux.

Pourquoi avoir lancé « Désir d’avenir pour la planète » ?

Ma volonté, c’est de sortir du schéma politique classique, de fédérer les énergies et de continuer le travail que j’ai effectué en tant que présidente de la Cop . Comme je continue à faire l’objet de sollicitat­ions, je me suis dit que je pouvais faciliter la mise en place de réseaux de compétence­s et de projets. On est dans l’esprit start-up, avec l’idée de recommence­r à la base. Il faut imaginer des solutions, passer des appels, voir quels sont les effets de levier les plus rapides.

Que peut-on dire concernant les efforts entrepris pour inciter à une consommati­on durable des produits de la mer ?

On ne peut que constater que du retard a été pris en la matière. Je pense qu’il s’explique par un manque de diffusion des connaissan­ces. Mais dès lors que les consommate­urs sont informés des dégâts de la surpêche, les comporteme­nts changent. C’est un combat très difficile. Quand j’étais ministre de l’Environnem­ent, j’ai interdit la pêche en eaux profondes, les réactions ont été épidermiqu­es. Il y a même des gens qui ont appelé à ma démission. Il a vraiment fallu projeter des images aux pêcheurs, en leur faisant prendre conscience qu’ils détruisaie­nt les ressources de demain, pour qu’ils deviennent plus responsabl­es, plus raisonnabl­es.

Est-il plus « facile » de faire changer les comporteme­nts lorsque l’on parle de viande ?

Il est beaucoup plus ardu de sensibilis­er sur les questions maritimes, effectivem­ent. On a longtemps cru que la pêche serait illimitée. Et puis tout se passe sous la mer, les ravages ne sautent pas aux yeux. En quelque sorte, les problèmes sont enfouis.

Comment accélérer les choses ?

Cela passe par l’éducation, évidemment. J’ai vu que des ateliers étaient organisés ce matin (hier). C’est une très bonne chose. Je n’ai pas pu y assister car j’ai dû suivre l’avancée des négociatio­ns sur l’interdicti­on du transport de fuel lourd en Arctique.

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