Blocage des universités : le chef de l’Etat dénonce « une manipulation politique »
Emmanuel Macron a dénoncé, hier, une « manipulation politique » derrière le mouvement de protestation qui affecte plusieurs universités, notamment à Tolbiac dont le président a demandé sans succès l’intervention de la police pour lever le blocage. Le chef de l’Etat a fustigé en Conseil des ministres « des mobilisations violentes qui cherchent la convergence des luttes » et sont « loin des sujets liés à l’enseignement supérieur et à la réforme » engagée par le gouvernement, a rapporté son porte-parole Benjamin Griveaux. Le chef de l’Etat a évoqué « des manipulations politiques de factions très extérieures à l’université », a-t-il ajouté. La veille, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait dénoncé « un petit groupe radical qui profite du moment pour se donner une tribune » en se référant à Tolbiac, un des points chauds de la mobilisation contre la réforme l’accès à l’université. Le président de cette fac parisienne bloquée depuis le 26 mars, Georges Haddad, a annoncé, hier matin, avoir demandé l’intervention des forces de l’ordre pour déloger
les étudiants et militants qui occupent le site, une tour de vingt-deux étages. Une demande qu’il avait déposée
lundi, et à laquelle la préfecture de police n’avait toujours pas donné suite hier soir. « La décision d’une intervention résulte d’abord d’une appréciation technique qui est de la seule compétence du préfet de police», a-t-on souligné. Mais l’appréciation de l’opportunité d’une opération aussi délicate n’est pas du seul ressort du préfet et engage plus largement les pouvoirs publics. Tolbiac, qui fait partie de Paris-1 la Sorbonne, est devenu l’un des lieux emblématiques de la mobilisation contre la loi modifiant l’accès à la fac, qui touche plusieurs sites universitaires en France et qui est accusée par ses détracteurs d’instaurer un système de sélection.