Macron veut « aller jusqu’au bout » « Démago » pour les cheminots niçois
Ils ne sont pas déçus, puisqu’ils n’attendaient pas grand-chose de l’intervention du Président chez Pernaut. «Il a choisi le 13-H pour viser ceux avec qui il est le plus en difficulté. Il veut toucher ceux à qui ils s’attaquent en premier: les retraités. » Les retraités premières victimes de «Macron 1er» avec… eux, «les cheminots », estime Najim, secrétaire général CGT à Nice. Avec son collègue, Michaël, ils ont regardé, hier en direct, la prestation du président de la République dans leur local de la gare Thiers. « Démagogie ! En même temps, on ne pensait pas être convaincus », soufflent-ils, devant l’étendard de leur syndicat. Le reportage de TF1 sur les usagers de la SNCF « excédés » les agace un peu. « Oui il y en a c’est sûr, c’est la réalité, mais en majorité les gens nous comprennent et nous soutiennent », assure Najim.
Macron “va tuer le train”
Les deux syndicalistes sont au moins d’accord sur un point avec Macron : « Oui, il faut une réforme, mais pas celle-là. Il va tuer le train. Le mal du ferroviaire, c’est la dette. Et la dette, c’est l’État pas les cheminots ! Il ne cite pas l’Allemagne qui a racheté deux fois la dette, ou encore l’Italie ». Les deux contrôleurs rigolent : « Déjà, avant de réformer, il faudrait changer de patron, [Guillaume Pepy, ndlr] ». Le 13 heures se poursuit…« Il est peut-être jeune, mais il est déjà vieux en fait Macron », plaisante Michaël. « On a une théorie, quand il était adolescent il devait être amoureux de Margaret Thatcher. » «Et après la Dame de fer, nous avons l’homme de plomb pour Président », se moquent les deux CGTistes. Macron face à eux martèle que le monde va vite. Ils explosent : «Ce n’est pas le monde qui va vite, c’est Macron qui va trop vite !» « Je fais ce que j’ai dit », ressasse le Président. Ça les énerve encore plus : « Oui, mais tu fais aussi ce que tu n’avais pas dit : la réforme de la SNCF, tu ne l’avais pas annoncée ! »
“Le train, c’est le poumon des villages”
Puis, ils bondissent : « Ouvrir d’autres lignes ? Commence déjà par ne Najim, secrétaire général CGT cheminots Nice, et Michaël, délégué CGT. Les deux contrôleurs sont loin d’être convaincus par l’intervention de Macron. (Photo Franck Fernandes)
pas fermer les petites. Le train c’est le poumon des villages, il n’y a qu’à voir la ligne Nice-Breil. Ce qu’il faut c’est des investissements, c’est tout ». D’ailleurs, souligne Michaël, « la Région est bien silencieuse sur ce point ». Nice-Cunéo, « une ligne entre la vie et la mort », pour Najim et Michaël. «À cause d’un défaut d’investissements et de financements.
Pourquoi la Région veut trouver d’autres opérateurs ? [la Région Paca veut ouvrir à la concurrence son réseau de trains express régionaux. Dix opérateurs ont répondu à son appel à manifestation d’intérêt, ndlr] On sait que le problème c’est le réseau ! Pas l’opérateur.»