Il frôle le coma éthylique à scooter et évite la prison
Voilà un cyclomotoriste qui avait bien fait le plein… d’alcool ! Intercepté le vendredi 6 avril, vers 10 h 40, sur le boulevard PrincesseCharlotte, au guidon de son scooter Honda, le quadragénaire français, employé de la SBM, affichait une alcoolémie impressionnante de 1,45 mg par litre d’air expiré. Soit un taux de 2,90 g par litre de sang, à une gorgée du coma éthylique. Les policiers l’ont contrôlé après avoir remarqué son comportement qui ne laissait aucun doute sur la consommation exagérée de pastis et autres spiritueux. À l’audience de flagrance, menotté, le prévenu explique aux juges du tribunal correctionnel les raisons de son excès. « C’est à cause de mon horaire de travail décalé. J’ai bu quatre Ricard à l’apéro, vers minuit, puis, à la fin de mon service, vers 8 heures, je suis descendu au marché. Là, ne me demandez pas combien j’ai bu de verres! Je ne m’en souviens pas… J’étais inconscient d’enfourcher mon deux-roues. Théoriquement, quand je bois et que j’ai une sacrée biture, je prends un taxi… » Outre la conduite hésitante au milieu de la voie de circulation, le président Florestan Bellinzona fait part de ses craintes. «Vous vous rendez compte de tous les gens qui ont failli risquer leur vie. Avec pareil taux, on ne tient pas debout. Or, après être parti de la place d’Armes, vous roulez avec votre scooter jusqu’au boulevard Princesse-Charlotte, pour rejoindre votre domicile je suppose car vous résidez à Beausoleil. Avezvous l’habitude de consommer autant d’alcool ? Peu de personnes arrivent à absorber une telle quantité ! » Normalement, à ce stade de l’ivresse, on commence à avoir des petits bonshommes bleus plein la tête… Inquiétude et dangerosité sont également partagées par le procureur Cyrielle Colle. « Atteindre ce taux ne semble pas exceptionnel à vous entendre. Cela a même l’air de faire partie de votre quotidien. Je suis angoissée pour la population monégasque. C’est un délit qui mérite au moins un mois de prison ferme. Toutefois, si cet homme est malade, quel est l’intérêt de l’incarcéré ? Mais il faut une contrainte importante. Soit une peine de trois mois, assortie d’une obligation de soins. S’il respecte cet engagement, il ne fera pas de prison… » En défense, Me Raphaëlle Svara mettra en exergue « l’honnêteté de son client. Car il reconnaît ses torts et il a pris conscience du danger représenté. Vous pouvez lui faire confiance : il va se soigner. Je sollicite la clémence du tribunal afin de prononcer pour une première condamnation une peine avec sursis. » Après en avoir délibéré, le prévenu écopera finalement de trois mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une liberté d’épreuve aux fins de désintoxication.
Ne me demandez pas combien j’ai bu de verres! ” Je suis angoissée pour la population monégasque ”