Police non armée à l’école, le test démarre lundi à Nice
Sur les 22 groupes scolaires volontaires pour cette expérimentation, trois ont été retenus par le comité de pilotage : l’un à l’Ouest, l’autre à l’Est, le dernier sur les collines. Bilan à la fin juin
J’aurais préféré des policiers municipaux armés. Mais il vaut mieux avoir une présence policière sans arme à l’école, pour effectuer des rondes, assurer la sécurité des enfants, que pas du tout.» Hier matin, lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville, le maire Christian Estrosi a plaidé, aux côtés de l’inspecteur d’académie des A.M., Michel-Jean Floc’h, pour cette expérimentation qui démarrera, lundi matin dans trois groupes scolaires. Ceux choisis par le groupe de pilotage qui s’est réuni à sept reprises. Non pour chercher des écoles volontaires. « Sur les 73 groupes scolaires, 22 ont candidaté» pointe le maire. Mais pour les départager, en fonction de critères géographiques afin de retenir les plus représentatifs de la diversité des 163 écoles niçoises. Parmi ces trois groupes scolaires qui ont souhaité que leur nom ne soit pas divulgué «pour assurer la quiétude des élèves et des enseignants», un est situé à l’Ouest, l’autre à l’Est, le dernier sur les collines.
Généralisation «à la carte»
Dès lundi et jusqu’à la fin juin, ces écoles accueilleront des policiers municipaux non armés. Tous volontaires et formés avec exercices à la clé, pour ces missions en milieu scolaire. Quid de cette expérimentation ? «Elle fera l’objet d’un bilan dressé avec le ministre et le recteur de l’académie de Nice. S’il est satisfaisant, alors nous passerons à la généralisation. Qui débutera à la rentrée 2018 après avoir consulté les écoles, décrypte Christian Estrosi. Il ne s’agit pas d’un menu imposé, mais à la carte.» En clair, si une école refuse cette présence policière, cette décision Dès lundi, trois groupes scolaires accueilleront des policiers municipaux non armés. Annoncée, hier matin, en conférence de presse, par le maire Christian Estrosi, cette expérimentation sera évaluée fin juin. (Photo V.M)
sera respectée. Le maire ferait-il machine arrière face à une mesure qui fait débat au sein de la communauté éducative? Il s’en défend. «Mon rôle est de proposer un plus pour garantir la sécurité des enfants. De faire de l’École un sanctuaire. Le gain de cette mesure est d’avoir un professionnel de la sécurité au sein de l’école, qui sait agir et réagir face à un incident grave. C’est ce qui nous a fait défaut, en mars 2017, lors de la fusillade au lycée Tocqueville à Grasse» où pendant deux heures, les forces de l’ordre n’ont pu intervenir, faute de renseignements.
«Ma méthode, c’est l’expérimentation»
Et de rappeler qu’aux lendemains de l’attentat du 14-Juillet à Nice, tous les
parents voulaient avoir «a minima» des policiers armés devant les écoles. D’où l’embauche de vigiles pour assurer cette surveillance «qui a coûté 4,5M D’où le recrutement, pour les remplacer, de 130 policiers municipaux de la brigade des écoles. D’où la présence policière testée à l’école grâce au feu vert du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. «Depuis le traumatisme du 14-Juillet, le temps a passé. On a banalisé. Et cette mesure, réclamée par tous, génère aujourd’hui des oui et des non, alors que les écoles restent toujours des cibles prioritaires des terroristes.» Pour autant, le maire a tracé sa feuille de route. «Ma méthode, c’est l’expérimentation, tranquillement, sereinement.
Après, viendra l’heure du bilan.»
La FCPE contre cette mesure
Un bilan que la fédération des parents d’élèves FCPE souhaite voir déboucher sur «l’abandon de cette mesure purement idéologique». Dans un communiqué, elle fustige cette expérimentation «qui ne convainc pas les parents. (...) «On voit mal un policier, chargé des missions d’un gardien d’école renforcer la sécurité des enfants.» Aux familles et enseignants d’en décider. Après le bilan de cette expérimentation de la présence policière non armée à l’école.