Monaco-Matin

Des filières pour orienter les patients

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« C’est davantage d’organisati­on que de moyens dont on a besoin pour résoudre la question des urgences. » Après deux heures de débat, Malik Albert, directeur général adjoint du groupe Saint-George, résume en une phrase toute la problémati­que. Les budgets ne sont quoi qu’il en soit pas extensible­s. Et quand bien même ils le seraient, permettant une augmentati­on du nombre de médecins urgentiste­s, cela pourrait engendrer mécaniquem­ent une hausse du nombre de patients : l’offre favorise la demande, et ce n’est pas souhaitabl­e. Ainsi que le plaide Malik Albert, rejoint par l’ensemble des profession­nels de santé, c’est en modifiant les schémas de prise en charge que l’on pourrait désengorge­r les urgences. Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault Tzanck, illustre: « nous avons essayé de structurer la filière de soins de la façon la plus cohérente possible. Pour mieux prendre en charge le patient, nous avons organisé des filières spécifique­s. » Le Dr Philippe Lemarchand, urgentiste à l’IMS et ancien directeur des urgences de l’hôpital de Rouen, témoigne de son expérience : « la filière orthopédiq­ue et médicale non programmée telle que celle mise en place à l’IMS est déjà une réponse. » Et c’est d’autant plus efficace que « le patient veut une réponse et un traitement immédiats. » Il cite un exemple simple : « une entorse, ce n’est pas une urgence. Plutôt que de se rendre dans un service d’urgences générales, les patients victimes de ce type d’accidents peuvent consulter une filière spécifique et obtenir une réponse rapide et adaptée. En mettant en place des filières spécifique­s, on désengorge les urgences. » Le Dr Rémi Foissac, chirurgien de la main et chirurgien esthétique détaille un autre dispositif mis en place à la clinique Saint-George : « des circuits très courts ont été organisés, notamment un SOS Main. Le patient reçu aux urgences est tout de suite orienté vers le SOS Main où il est opéré. En  heures, il a été pris en charge et peut rentrer chez lui. Nous, chirurgien­s, avons un rôle de prévention et d’informatio­n auprès de la population mais aussi des généralist­es et des confrères pour qu’ils sachent qu’ils peuvent nous envoyer les patients en urgence. Mais, pour que tout ceci fonctionne, il faut accepter d’ajouter des patients venus des urgences aux patients programmés. » Le Dr Gilles Burtin, urgentiste à Saint-George souligne que l’exemple du SOS Main va être dupliqué pour les maux de dos, motif très fréquent de passage aux urgences. «Cela va permettre, encore une fois de réorienter les patients pour désengorge­r les urgences. »

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