Nice : c’est la même chanson
Comme de trop nombreuses fois cette saison, le Gym a été rattrapé en fin de match, alors qu’il filait vers une victoire très précieuse dans la course à l’Europe
Ajouer sur un fil, l’OGC Nice a fini par tomber et laisser échapper une victoire qui lui tendait les bras. Cette incapacité à garder un résultat est une constante dans la saison du Gym (voir chiffre page suivante) qui, au lieu d’appuyer pour tenter de mettre le 2-0, s’est regroupé dans son camp, voire dans sa surface. C’est d’ailleurs dans une position très basse que le bloc niçois a fini par s’effondrer suite à une frappe lumineuse de Fulgini qui avait à peu près tout raté avant cet éclair. Située à deux mètres de Benitez, qui devrait avoir la bonne idée de jouer un peu plus haut, la défense niçoise a été incapable de repousser un énième centre dans la boîte de Mangani. Au départ de l’action, Seri et Tameze, qui ont parfois eu tendance à trop jouer à la baballe, se sont pris les pieds dans le tapis, ce qu’a regretté Lucien Favre, sans citer de noms. « Par moments, on a tenté des choses beaucoup trop complexes. » Face à une équipe du SCO bâtie pour défendre et contrer en une passe longue pour Toko Ekambi, Nice a eu la très mauvaise idée de forcer l’axe, avec des transmissions à haut risque, alors que sur les côtés, surtout celui de Souquet, il y avait à boire et à manger pour se faire plaisir.
Comme une finale contre Montpellier
« Il y avait vraiment la place pour mettre le 2-0, car Angers n’était dangereux que sur des ballons longs » ,aregretté Dante, capitaine quelque peu désabusé au moment de rejoindre le bus et de s’enfoncer, la valise pleine de regrets, dans la douce nuit angevine. On peut le comprendre… Certains de ses coéquipiers en ont trop peu fait pour espérer arracher une victoire ô combien importante dans la course à l’Europe. C’est notamment le cas d’Allan Saint-Maximin, qui a servi une prestation sans saveur, mélange de mauvais choix et d’appels incohérents. Dans le sprint final, on attend plus, voire beaucoup plus, de la recrue la plus chère de l’histoire du club qui ne peut pas se contenter d’égayer sa saison par quelques coups d’éclat. Fort heureusement pour les Niçois, Alasssane Plea, lui, a gardé le cap, inscrivant un nouveau but sur sa seule occasion digne de ce nom. Sur les dix derniers matchs de Ligue 1, l’attaquant niçois a été décisif à neuf reprises (8 buts, 1 passe décisive), la preuve aussi que dans son sillage, personne n’a les épaules pour prendre le relais. S’il n’a pas tout réussi, Plea a encore dégagé beaucoup de confiance dans son jeu et n’a jamais cessé d’embêter la défense angevine qui s’en est sortie par miracle, comme sur ce dernier coup franc de Seri détourné de façon admirable par Butelle. Le gardien angevin a mérité l’ovation du stade Raymond-Kopa au coup de sifflet final qui a fêté ce point tombé du ciel comme une victoire, tant il a vu son équipe se faire trimballer sur certaines séquences. «Ce match doit finir à 1-0, mais si ce n’est pas le cas, c’est de notre faute» , a résumé Lucien Favre, qui a fini par faire entrer Sarr en fin de match au lieu de Sacko, sans doute par crainte de voir échapper un nouveau point. Celui-ci permet au Gym de ne pas décrocher, mais dimanche prochain, il n’aura d’autre choix que de battre Montpellier pour s’accrocher à son rêve de cinquième place. « Il nous reste cinq finales, il ne faut surtout pas perdre la tête» , a analysé Dante. Ce sera, peutêtre, avec Mario Balotelli qui, espérons-le, n’aura plus la tête à l’envers, mais bien l’envie de quitter l’OGC Nice là où il a trouvé, à savoir en Coupe d’Europe.