Monaco-Matin

« Rafa est toujours le favori »

Les premières balles sont échangées ce matin en Principaut­é avec les qualificat­ions. L’occasion de brosser le profil du favori. Patrick Mouratoglo­u nous éclaire sur cette 112e édition

- ROMAIN LARONCHE

Comme chaque année, MonteCarlo ouvre la saison des tournois majeurs sur terre battue. Les joueurs ne sont pas encore parfaiteme­nt réglés sur l’ocre, ce qui pourrait amener quelques surprises paraît-il. Sauf qu’un ogre espagnol n’a laissé que trois titres sur les treize dernières éditions. A bientôt 32 ans (le 3 juin), Rafael Nadal va-til encore faire régner sa loi en Principaut­é ? Va-t-on enfin retrouver Novak Djokovic à son niveau de 2015 ? Est-ce l’édition de la “next gen”, appelée à prendre le pouvoir depuis déjà un bon moment ? Un Français peut-il s’imposer 18 ans après Cédric Pioline ? Pour y voir plus clair, nous avons demandé à Patrick Mouratoglo­u, l’entraîneur de Serena Williams et fondateur de la “Mouratoglo­u Tennis Academy” à Sophia Antipolis, de nous donner sa vision de la 112e édition.

Nadal est-il le grand favori ?

« Même s’il n’a pas joué de tournoi depuis l’Australian Open, lorsque la terre battue pointe le bout de son nez, Rafa est toujours le favori de l’épreuve. Par ailleurs, sa performanc­e du week-end dernier en Coupe Davis face à l’Allemand Kohlschrei­ber, qu’il a balayé en trois petits sets, ne fait que confirmer qu’il est à nouveau compétitif. Le seul bémol réside dans sa capacité à enchaîner les matchs car il n’en a disputé qu’un seul depuis deux mois et demi ».

Peut-on croire au come-back de Djokovic ?

« On a très envie de croire que le Serbe peut revenir au meilleur niveau tant sa chute a été vertigineu­se et soudaine (Djokovic est actuelleme­nt 13e mondial), tant il manque au plus haut niveau. Il vient de rappeler Marjan Vajda, son coach historique à la rescousse. Ce qui frappe chez Novak, c’est son attitude durant les matchs et son “acceptatio­n” de la défaite qui est à l’opposé de ce qui a fait sa force. Djokovic peut revenir. Son tennis et son physique peuvent le lui permettre très rapidement. La question de fond est plus : où en est-il de sa motivation, de sa hargne, de sa combativit­é ? En répondant à cette question, on en

saura plus sur sa capacité à jouer à nouveau les premiers rôles ou pas ».

Est-ce l’année de la nouvelle génération (Zverev, Thiem, Dimitrov...) ?

« Depuis des années, nous avons envie de le croire. Je ne le pense pas. Pas encore. Tant que Rafa joue à ce niveau, notamment sur terre battue, personne ne peut réellement rivaliser avec lui. Tant que Roger affiche une forme comme celle de l’an dernier ou celle de l’Australian Open, aucun jeune ne peut espérer encore prendre sa place. Personne, parmi la génération que vous citez, ni parmi la précédente, n’a encore su s’élever au-dessus d’eux (mis à part Novak et quelques fois Stan Wawrinka et Andy Murray). Il faudra donc probableme­nt attendre qu’ils déclinent pour qu’un nouvel ordre s’installe ».

Quelle est la meilleure chance française ?

« La meilleure chance française comme toujours désormais s’appelle Lucas Pouille. Il est l’incontesta­ble n°1 francais et a impression­né le week-end dernier en Coupe Davis en démontrant une grosse force mentale. Il joue bien sur terre battue tout autant que sur dur. Il sera donc le Francais qui aura le plus de chances de bien figurer à Monte-Carlo. A noter, qu’il est souvent en danger dans les premiers tours, mais qu’une fois lancé dans un tableau, il est très difficile à arrêter ».

Un autre vainqueur potentiel ?

« Monte-Carlo est le premier grand tournoi sur terre battue de l’année. Beaucoup de joueurs n’ont pas encore les repères nécessaire­s sur cette surface. Beaucoup de surprises peuvent survenir sachant que les spécialist­es de la surface sont souvent les plus rapides à s’adapter. Il faudra se méfier de Dominic Thiem (7e mondial, vainqueur à Buenos Aires - ATP 250 sur terre battue - en février), Bautista Agut (17e mondial, vainqueur à Dubaï - ATP 500 - en mars) ou encore Diego Schwartzma­n (15e mondial, vainqueur de l’Open de Rio - ATP 500 sur terre battue - en février) en gros progrès dernièreme­nt ».

Tant que Rafa joue à ce niveau, notamment sur terre battue, personne ne peut réellement rivaliser avec lui. ” Patrick Mouratougl­ou

 ??  ?? Après sa dixième victoire l’an passé, Rafael Nadal espère bien repousser un peu plus loin son record de trophées en Principaut­é. (Photos Jean-François Ottonello, Cyril Dodergny, AFP, EPA/MaxPPP et DR)
Après sa dixième victoire l’an passé, Rafael Nadal espère bien repousser un peu plus loin son record de trophées en Principaut­é. (Photos Jean-François Ottonello, Cyril Dodergny, AFP, EPA/MaxPPP et DR)
 ??  ?? Zverev Pouille Thiem B. Agut
Zverev Pouille Thiem B. Agut

Newspapers in French

Newspapers from Monaco