Monaco-Matin

« L’hôpital de Kaboul est une arme de paix »

Magazine-Marine Jacquemin retourne pour TF1 et Grands Reportages dans l’établissem­ent dont elle est à l'origine en Afghanista­n

- PROPOS RECUEILLIS PAR JEANMARC BARENGHI

Pour Grands Reportages (TF1), Marine Jacquemina­suivilesbé­névoles français de la Chaîne de l’Espoir, à Kaboul, dans l’hôpital, qu’elle a contribué à créer. Un état des lieux où les mots coeur et paix ont tout leur sens. Quinze ans après la pose de la première pierre, l’hôpital français de Kaboul estil un succès ? Dans l’histoire de l’humanitair­e, un tel projet n’a jamais existé. C’est aujourd’hui un ensemble de 25 000 mètres carrés, il y a déjà eu 450 000 consultati­ons depuis son ouverture, il y a dix ans. Ce sont des dizaines de milliers d’enfants sauvés, des petites opérations aux plus grandes. Il y a l’hôpital des enfants, la maternité, qui vient d’être achevée, et bientôt une troisième aile, qui fera de cet hôpital un CHU. En plein coeur de Kaboul, dans un pays contrôlé à 50 % par les Talibans, où alQaida est toujours là, c’est une arme de paix. Qu’avezvous ressenti en retournant sur place ?

Un apaisement, une sorte de mission accomplie. Avec ce reportage, j’ai voulu dire à tous les donateurs, petits et grands : « Parfois vous doutez ; là, on voudrait que vous soyez les témoins de vos dons. Voilà ce qu’on fait quand on s’unit autour d’un projet ». Un projet collectif…

Il y a eu trois pièces essentiell­es : les donateurs, les anonymes et les grands capitaines d’industrie, parmi lesquels celui de TF1, Martin Bouygues, dont l’entreprise a construit l’hôpital à prix coûtant ; l’associatio­n la Chaîne de l’Espoir, qui régit tout le médical, et la fondation Aga Khan, qui gère cette structure énorme. Les bénévoles français de la Chaîne de l’Espoir que vous avez filmés sontils des héros? Le mot n’est pas galvaudé, mais ils préfèrent qu’on dise passionnés. L’environnem­ent est terrible, ils viennent au péril de leur vie et vivent en huis clos. Ce sont des gens admirables, je les appelle les missionnai­res. Quand ils arrivent, ils ont chacun leur enjeu, très précis. Ils repartent avec cette joie, ce bonheur d’avoir réussi à sauver quelques enfants de plus dans un pays martyr depuis quarante ans. La transmissi­on du savoir fonctionne ?

Incroyable­ment ! Plus de 90 % des 900 personnes travaillan­t à l’hôpital et à la maternité sont afghanes. On ne leur a pas donné le poisson, on leur a donné la canne pour le pêcher, ils sont heureux de s’en servir. C’est aussi pour ça que cet hôpital existe, il permet une grande sédentaris­ation.

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Marine Jacquemin : « Avec ce reportage, j’ai voulu dire à tous les donateurs, petits et grands : “Voilà ce qu’on fait quand on s’unit autour d’un projet” ».

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