Lisnard vent debout contre la vente de Ste-Marguerite
Le maire de Cannes s’insurge contre l’éventuelle cession par l’État d’une parcelle de 3 000 m2 située sur ce site exceptionnel et préservé, où les enfants pratiquent des activités nautiques
Il monte au créneau, comme on part à l’abordage. David Lisnard est sur le pont, quasiment le stylo entre les dents, pour défendre Sainte-Marguerite et sa base nautique de toute invasion immobilière. Car oui, le maire de Cannes l’affirme, il existe la possibilité d’une île… à vendre! Plus précisément, une parcelle de 3204 m2, qu’un décret «discret» de juillet 2016 (sous la présidence Hollande) a placé sur la liste des biens cessibles de l’État. Or, selon les courants rapportés au large des îles de Lérins, le gouvernement actuel aurait bien l’intention de passer du paraphe à l’acte! « Cela fait déjà plusieurs années que l’on entend parler vaguement d’une telle vente , mais cette fois, la menace se précise ». confie l’édile de Cannes.
Non à du bâti !
Un danger d’autant plus navrant que le site forestier est classé en zone Natura 2000. Et que la zone concernée, placée sous l’égide de l’ONF, accueille de surcroît les activités nautiques de l’association Cannes Jeunesse. Alors pas question que la bâtisse dite du Pavillon de chasse ne se transforme en résidence, hôtelière ou privée. Car ce serait un sacré pavé dans la mer, à l’heure où Cannes milite activement pour obtenir le classement des îles de Lérins au patrimoine mondial de l’UNESCO. Après la légendaire captivité du masque de fer dans le fort royal, situé sur cette même île paradisiaque, l’édile cannois y verrait même un nouveau scandale d’État! (Photos DR) «La mairie de Cannes s’opposera à toute tentative de spéculation immobilière sur ce site majeur, et le protégera par tous les moyens légaux dont elle dispose», avertit d’emblée David Lisnard, dans un courrier adressé à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.
symbolique ?
Pour le maire de Cannes, les visées foncières et financières de l’État sont d’autant plus incongrues, qu’il a récemment fait détruire l’ancienne hôtellerie du Masque de fer (en déshérence depuis des années) sise à proximité, au lieu de la rénover et de l’exploiter en ses murs. Et même si la Ville serait prioritaire en cas de vente, pas question de mordre à cet hameçon aux allures de piratage. «Il n’est pas question que Cannes serve de variable d’ajustement à la dette de l’État», ajoute David Lisnard. Ce dernier réclame plutôt le transfert définitif de la zone à la commune, contre un euro symbolique (au lieu de 2 à 3,7 M€) et l’obligation d’y maintenir un service public. Une façon de tenir la barre ferme dans la tempête. Sans saborder la moindre parcelle de Sainte-Marguerite.