Monaco-Matin

Payet, ange ou démon ?

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Magistral contre Leipzig, Dimitri Payet est lancé vers une fin de saison ébouriffan­te pour l’Olympique de Marseille, en déplacemen­t à Troyes demain ( heures), avec au loin l’ambition de retrouver l’équipe de France à la Coupe du monde.

Dimitri en Russie ? Doublé à la 3e place par Lyon, l’OM doit d’abord reprendre de la vitesse chez un relégable (18e). Il peut toujours se qualifier pour la Ligue des champions en gagnant l’Europa League, demi-finale à venir contre Salzbourg (aller 28 avril à Marseille, retour le 3 mai en Autriche), mais ce chemin plus court (trois matches avec une éventuelle finale... à Lyon le 16 mai) est plus hasardeux que les six dernières étapes du Championna­t de France. Si « Dim » ressort un match du même tonneau que face au RBL (5-2), où il a réussi un but génial et deux passes décisives, Marseille peut s’accrocher à son rêve de C1. « Payet a été le grand meneur de cette équipe », a applaudi Rudi Garcia après la folle soirée contre Leipzig.

 buts et  passes en 

L’entraîneur a toujours défendu son poulain, déjà coaché à Lille (2011-2013), même quand ses sorties étaient quelconque­s. Il plaidait les deux blessures qui ont entravé son début de saison, notamment. Mais depuis 2018, Payet vole à une autre altitude. Ses statistiqu­es ont explosé: le Dimitri de la première moitié de saison pèse 2 buts et 5 passes décisives, toutes compétitio­ns confondues, mais en 2018 il a ajouté 7 buts et 10 passes à son compteur! Certes, il connaît encore des trous d’air, à l’image de son match raté contre Montpellie­r (0-0) juste avant la soirée magique contre Leipzig, mais il a vraiment changé de niveau. Sifflé dimanche dernier à sa sortie à l’heure de jeu pour avoir buté contre le mur héraultais, le Réunionnai­s a quitté la pelouse sous une ovation de rock star à la 83e minute contre Leipzig. Le Vélodrome ne lui pardonne rien mais sait aussi acclamer son champion quand il expose tout son talent. Il l’exprime mieux en N.10, où Garcia l’aligne le plus souvent, et comme il préfère, mais Payet joue aussi à gauche, en se recentrant souvent, et où il doit plus défendre.

Il ne veut plus parler des Bleus

Il évolue même parfois à droite, comme à Dijon. En Bourgogne, Dim a aussi montré ses nerfs, transforma­nt un penalty quelques secondes après en avoir raté un. Et il avait lui-même provoqué cette seconde sanction. En revanche, Payet ne dévoile plus son plan pour la Russie. «J’ai déjà répondu à cette question, j’ai dit que je n’en parlerai plus», a-t-il répété jeudi soir. Il avait expliqué qu’il y croyait toujours et

que la vraie liste des Bleus pour le Mondial sortait le 15 mai (veille de la finale de C3...), pas en mars, où il n’y figurait pas. Garcia avait défendu à sa place son joueur. « J’y ai réfléchi quand j’ai entendu la liste (de mars), mais c’est un garçon expériment­é, il n’a pas besoin qu’on lui dise ce qu’il doit faire, il l’a fait sur le terrain. Ce sont ses performanc­es qui l’amèneront à être sélectionn­é. Pour un Dimitri, un Jordan (Amavi), tout peut basculer du jour au lendemain, c’est par leurs matches individuel­s qu’ils retournero­nt en équipe nationale, ils le savent». Nouveau test à Troyes.

L’équipe probable Pelé - Sakai, Gustavo (ou Sertic), Rami, Amavi - Anguissa (ou Gustavo), Sanson Lopez, Payet (cap), Njie - Germain.

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(Photo Epa/Maxppp)

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