Monaco-Matin

« J’aurais dû être moimême »

C’était écrit, présenté par Bruce Toussaint sur France 5, décrypte le débat présidenti­el raté de Marine Le Pen

- PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK CABANNES

Pour le deuxième numéro delaséried­ocumentair­e

C’était écrit, sur France 5, Bruce Toussaint se penche sur les dix jours de Marine Le Pen quiontpréc­édéledébat­del’entre-deux-tours de la présidenti­elle face à Emmanuel Macron et sur son « suicide » politique. Réaction de la présidente du Front national.

Que ressentezv­ous en revoyant les images du débat ?

Les Français devraient le revoir parce que ce que j’annonçais en introducti­on est en train de se dérouler. La première année de M. Macron est exactement dans l’axe et la philosophi­e que j’avais pressentis : mondialisa­tion sauvage, précarité, brutalité sociale. On y est.

Et lorsque vous mimez les envahisseu­rs au cours du débat ?

Je mime… Emmanuel Macron. Ce que personne n’a dit et rappelé, c’est qu’en réalité les propos que je tiens sont les propos que lui a tenu dans un meeting. Avec la même gestuelle. À lui, on pardonne beaucoup ; à moi, on ne pardonne rien !

Dans le documentai­re, votre père, Bruno Mégret et d’autres disent que vous n’êtes pas à la hauteur…

Bruno Mégret n’a jamais rien démontré politiquem­ent : il a quitté le Front national et a réussi à faire glorieusem­ent 1 % … Je ne suis pas sûre que j’irais auprès de ce professeur chercher des leçons ! Quant à JeanMarie Le Pen, il a le droit d’exprimer un point de vue, mais concernant le débat il le fait sur quelque chose qu’il n’a pas connu.

Alain Duhamel parle d’un suicide en direct. Que lui répondezvo­us ?

Il me poursuit de sa haine vigilante depuis des années. J’aurais aimé que les gens qui témoignent aient un certain recul, qu’ils ne soient pas engagés dans un combat politique et même personnel.

Que pensezvous du témoignage de Florian Philippot ?

Il est devenu un adversaire politique qui réécrit l’histoire. Il a cherché pendant des mois à échapper à ses responsabi­lités. Il se défausse sur d’autres personnes. J’aime les gens qui assument. J’ai assumé ma part, je note que lui ne l’a pas fait.

Si c’était à refaire ?

Sur la forme, ce n’était pas ce que les Français attendaien­t, mais, sur le fond, je n’ai rien à retirer à ce que j’ai pu exprimer au cours de ce débat. Peutêtre qu’une partie de ce que j’ai dit s’est révélée exact…

Que regrettezv­ous ?

Ne pas avoir été moimême. Je suis arrivée avec une masse de notes, qui m’a noyée. J’aurais dû venir sans rien, être moimême : c’est là que je suis le plus performant­e.

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Marine Le Pen : « La première année de M. Macron est exactement dans l’axe et la philosophi­e que j’avais pressentis : mondialisa­tion sauvage, brutalité sociale… ».

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