L’apprentissage, comment ça se passe ?
Les avantages d’étudier en alternance ou d’accueillir un apprenti au sein de son entreprise sont nombreux. Voici quelques réponses à des questions que l’on se pose souvent au moment de s’engager
’apprentissage consiste à alterner périodes de travail en entreprise et enseignement dans des centres de formation agréés. Le tout peut durer de un à trois ans, période sanctionnée par un diplôme (du CAP au diplôme d’ingénieur) ou un titre à finalité professionnelle. Proposé jusqu’à présent aux jeunes entre 16 et 26 ans, il est accessible à titre expérimental jusqu’à 30 ans dans certaines régions, et devrait l’être bientôt dans toute la France dans le cadre de la réforme annoncée.
Une logique gagnant-gagnant
Avant de signer, bien sûr, le futur apprenti doit avoir défini le métier qu’il souhaite exercer et la formation la plus adaptée à son projet professionnel. Comme nous l’avons vu hier, il existe de nombreuses sources d’information et possibilités d’accompagnement, dans le cadre de l’Éducation nationale, des Missions locales ou au sein des chambres consulaires. Selon Corinne Mori, responsable du Point A de la CCI Nice Côte d’Azur, « les questions des jeunes sont très concrètes, comme par exemple “est-ce qu’on aura encore des vacances ?” ou “combien serat-on rémunéré ?” Nous leur expliquons que, par l’apprentissage, ils entrent vraiment dans le monde de l’entreprise et devien-nent salariés. Aujourd’hui, la formation par alternance constitue un atout considérable pour être embauché ensuite. » Dans une logique gagnant-gagnant, les formations en alternance profitent aussi à l’entrepreneur, qui a ensuite l’opportunité d’embaucher une main d’oeuvre qualifiée, formée précisément selon ses besoins.
Un contrat de travail
Il bénéficie, en outre, de plusieurs aides et incitations (exonération totale de charges sociales, crédit d’impôt, etc.). Céline Giauffret, responsable du CAD de la Chambre de métiers et de l’artisanat dans les Alpes-Maritimes, insiste sur l’importance de se faire accompagner : « C’est fondamental et c’est totalement gratuit, pour les employeurs comme pour les apprentis. Nous offrons aux premiers un vrai service de diagnostic RH, avec un conseiller dédié, et nous recevons individuellement les seconds, en leur prodiguant de nombreux conseils. Les jeunes n’ont pas forcément conscience que l’apprentissage est une vraie recherche d’emploi, avec un formalisme auquel ils ne sont pas habitués. » Une fois que l’employeur et l’apprenti se sont mis d’accord, ils signent un contrat d’apprentissage d’une durée de 12 à 36 mois selon le diplôme préparé, et l’enregistrent par l’intermédiaire de leur chambre consulaire. Il s’agit d’un contrat de travail, avec une période d’essai de 45 jours et une rémunération comprise entre 25 et 78 % du SMIC. •
FRANÇOIS STAGNARO / SOPRESS