TENNIS E OLEX MONTE-CARLO MASTERS «Pas plus de pression »
Dire que Lucas Pouille est attendu cette année est un euphémisme. Il y a un an, le Nordiste créait la surprise en s’invitant jusqu’en demi-finale, où il finissait par céder contre l’Espagnol Albert RamosVinolas (6-3, 5-7, 6-1). Depuis son exploit monégasque, le natif de Grande-Synthe a confirmé. A 24 ans, il est désormais numéro 1 tricolore, a fait son intégration dans le “top 10” et est devenu le patron de l’équipe de France en Coupe Davis. Un nouveau statut et des attentes grandissantes, d’autant plus renforcées que JoWilfried Tsonga (genou) et Gaël Monfils (dos) ont dû renoncer à Monte-Carlo. « J’ai grandi depuis l’année dernière. Je pense et j’espère être un meilleur joueur aujourd’hui, assume pleinement la tête de série 7 du tournoi. Je suis dans le même état d’esprit que l’année dernière, quand je n’étais pas numéro 1 français. Je ne sens pas plus de pression non plus et j’ai la même motivation. Je suis en confiance. J’ai pu analyser ce qui s’est passé. Je gère mieux les jours et les heures avant les matchs. Je me sens mieux ». Cette fameuse gestion du Pouille version 2018, c’est surtout une planification des tournois désormais plus allégée. Exit l’enchaînement et la course aux points. Le qualitatif a balayé le quantitatif. Depuis sa défaite dès son entrée à Indian Wells (contre l’Indien Bhambri) début mars, l’élève d’Emmanuel Planque a décidé de couper avec la compétition pour privilégier une véritable préparation sur terre battue. Cela a payé quelques semaines plus tard en quart de finale de la Coupe Davis, où l’homme de base de Noah a apporté ses deux points en Italie, grâce à des succès probants contre Seppi et Fognini.
« La Coupe Davis, la préparation idéale »
« J’ai eu deux bons matchs sur terre battue grâce à la Coupe Davis, c’était la préparation idéale ». Pouille est ensuite allé parfaire ses automatismes sur l’ocre des courts de la Mouratoglou Academy à Sophia Antipolis pendant 15 jours. Une recette qui pourrait lui amener son lot de bonheur cette semaine, à en croire Paul-Henri Mathieu, consultant pour Canal + en Principauté. « Il a eu la sagesse de couper après Indian Wells pour pouvoir se reposer un peu et reprendre l’entraînement le plus rapidement possible sur cette surface. Il a compris qu’il avait besoin de ça pour être prêt pour les grands rendez-vous. Ça a porté ses fruits en Coupe Davis, et on sait qu’il est très motivé pour cette saison de terre battue. J’espère qu’il rééditera son exploit de l’an dernier, voire mieux ». Lorsque l’on regarde au-delà de son match du jour contre Mischa Zverev (55e mondial, qu’il affronte pour la première fois), on n’est pas loin de penser que la partie de tableau du meilleur espoir tricolore - sans Nadal, Djokovic ou Thiem - est “dégagée”. « Il faut se méfier, coupe Mathieu. Au 2e tour, il devrait jouer contre Gasquet ou Schwartzman, des gars pénibles sur cette surface. Ce sera un très bon premier test ». Un test, plus qu’une finalité, car le public du court Rainier III espère bien le retrouver ce week-end.