Monaco-Matin

Où en est-on du statut d’«Enfant du pays»?

Le gouverneme­nt doit se prononcer pour transforme­r ou non la propositio­n de loi qui définit le statut d’«enfant du pays». Présidente de l’associatio­n concernée, Géraldine Motillon fait le point

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS

Le gouverneme­nt doit se prononcer d’ici le 24 avril sur la suite donnée à la propositio­n de loi sur le statut d’enfants du pays. Un texte pour définir ce qu’est un «enfant du pays» Une définition difficile à donner. Et pour donner droit à quoi ?... L’associatio­n des enfants du Pays est née en 2013 pour donner un interlocut­eur au Conseil national et au gouverneme­nt princier. Par ailleurs, elle informe les Français notamment sur les évolutions en matière de fiscalité. Géraldine Motillon vient d’être réélue présidente le 3 avril avec, à ses côtés, Didier Dorfmann, Christian Grimaldi, Jean-René Manfredi, Remy Bertola.

Avez-vous des informatio­ns du gouverneme­nt sur la suite donnée au statut d’enfants du pays, propositio­n de loi votée par le conseil national il y a près de dix mois ? Nous avons écrit au gouverneme­nt princier début avril pour connaître sa position quant à la propositio­n de loi définissan­t la notion d’enfants du pays, votée à l’unanimité des élus, le  octobre dernier. Il lui reste désormais peu de temps pour faire connaître son intention de la transforme­r en projet de loi. Nous avons également écrit au Conseil National en lui demandant s’il lui était possible d’aborder le sujet lors de ses rencontres avec le Ministre d’Etat et les ministres-conseiller­s.

Aujourd’hui, selon les termes de la propositio­n de loi, qu’entend-on par enfants du pays ? Cette définition vous

convient-elle ? L’article  de la propositio­n de loi définit “Est enfant du pays toute personne qui, étant née à Monaco, y réside sans discontinu­ité depuis sa naissance alors que l’un de ses auteurs au moins est également né en Principaut­é, y a également résidé sans discontinu­ité au moins jusqu’à la naissance de la personne intéressée.” Les articles suivants prennent comptent des adoptions, des naissances hors

Principaut­é pour cas de force majeure, des interrupti­ons pour études, service militaire… Cette définition reprend une très grande partie de nos suggestion­s faites au Conseil national. Certains diront qu’elle est trop restrictiv­e d’autres au contraire qu’elle ne l’est pas assez. Elle a au moins le mérite d’exister. Je salue à cet effet les élus qui ont eu le courage politique de la porter au vote. À titre personnel, j’aurais mis  génération­s et non pas . Ce qui est important également, c’est qu’elle prévoit les interrupti­ons de résidence, ce qui permettra à nos enfants de partir étudier sans épée de Damoclès sur leur tête. Que donnerait ce statut concrèteme­nt ? Commençons par définir officielle­ment les enfants du pays. Nous pourrons ensuite discuter des possibilit­és que donnerait ce statut au niveau logement ou travail. Attention que cela soit clair, les Monégasque­s resteront prioritair­es. Les enfants du pays, de par leurs attaches réelles, profondes, ancestrale­s, pourraient ensuite avoir un statut différent des autres résidents. Définir officielle­ment un enfant du pays permettrai­t également de nous chiffrer. Personne ne sait combien nous sommes.

Qu’en est-il de la fiscalité des Français ayant toujours résidé à Monaco ? Pas de problème particulie­r pour être exonéré d’IR ? Les Français nés et ayant toujours résidé à Monaco ne sont plus imposables sur leurs revenus de source monégasque. Il leur suffit pour cela de demander un certificat de domicile aux Services Fiscaux. Après enquête de police, si leur résidence est réelle, ils obtiendron­t le fameux sésame dont ils devront adresser  copie au SIP de Menton.

Personne ne sait combien nous sommes ”

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(Photo J.D.) Géraldine Motillon, présidente de l’associatio­n des Enfants du pays.

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