Les chauffards mis à l’arrêt
Chaque année, en marge de Top marques comme d’autres événements, des pilotes ascendants chauffards créent des nuisances. Le gouvernement a décidé d’appuyer sur le champignon
Le salon Top Marques, dédié aux voitures de luxe, démarre demain au Grimaldi Forum. En réponse aux nuisances dénoncées ces dernières années, le gouvernement a décidé d’appliquer la tolérance zéro. Outre des amendes, les véhicules pourront être immobilisés heures.
Des grosses cylindrées clinquantes qui font crisser les pneus dans un vacarme infernal, et des badauds hypnotisés par les volutes qui se dégagent du bitume chauffé par les pneus : chaque année, ce spectacle désole (au mieux) nombre de riverains et perturbe sérieusement leur quiétude en marge du salon Top Marques comme des Grands Prix. Parfois même, ces dérapages donnent lieu à de spectaculaires accidents qui transforment les bolides italiens en compressions dignes de César. Le gouvernement est donc passé à l’action, en décidant de sanctions qui se veulent dissuasives et pédagogiques, comme l’explique Patrice Cellario, le conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur. Pourquoi avoir décidé de mettre en place ce dispositif contre les incivilités routières cette année ? Le gouvernement a toujours été clair sur le fait qu’il ne peut se satisfaire des incivilités routières quelles qu’elles soient. Et l’an dernier, en marge de Top Marques, l’ampleur de ces incivilités a franchi un palier. Il y a eu énormément de désagréments qui ont été constatés et dénoncés à juste titre. Et ce, malgré l’intervention des forces de l’ordre, puisqu’il y a eu plus de euros de PV qui ont été infligés en un weekend. Nous avons donc dû constater les limites du dispositif répressif que nous avions mis en place. Comment avez-vous décidé des sanctions ? Nous avons donc engagé une réflexion pour voir quels étaient les bons modes de répression pour juguler le phénomène. Nous nous sommes rendu
Les véhicules seront immobilisés heures ” L’objectif n’est pas de prendre les gens en traître ”
compte qu’ils étaient relativement peu nombreux. Augmenter de manière sensible la valeur de la contravention, n’était pas forcément suffisamment dissuasif pour pouvoir enrayer le phénomène. Nous avons donc décidé que ce type d’incivilités pouvait conduire à l’immobilisation en plus d’une amende pour le conducteur. L’intérêt de cette immobilisation est double : c’est beaucoup plus dissuasif que la simple contravention parce que les personnes sont privées de leur véhicule, mais en plus, cela permet de retirer de la circulation un véhicule susceptible d’être utilisé de cette façon.
Le gouvernement a donc décidé de frapper fort ! Il nous a semblé important de communiquer sur cette nouvelle réglementation, car l’objectif n’est pas de prendre les gens en traître. Mais plutôt de leur expliquer que ce type de comportement est inacceptable en principauté. Et donc, s’ils ont l’intention de venir à Monaco pour avoir ce type d’attitude, il vaut mieux qu’ils passent leur chemin. L’objectif est d’éradiquer le phénomène. Que les gens respectent le Code de la route et du savoir-vivre qui permet la quiétude des uns et des autres. Nous n’avons pas d’autre ambition que celle-là.
Quels moyens sont mis en oeuvre pour cela ? Les moyens techniques sont simples. Le véhicule ne sera pas immobilisé là
où il sera pris en faute, mais il sera amené en préfourrière et immobilisé à un endroit à l’écart.
Y aura-t-il suffisamment de places ? L’an dernier, il y avait environ une trentaine de véhicules qui s’adonnaient à ce phénomène pendant le week-end. Cette année, nous serons en mesure de faire face.