Le premier adjoint évincé par le maire
Monsieur Sébastien Nazon n’est pas maintenu dans ses fonctions d’adjoint». Telle est la décision qui a été inscrite vendredi soir au registre des délibérations du conseil municipal de Sainte-Agnès. Une séance extraordinaire a en effet réuni douze des quinze conseillers municipaux pour répondre à une unique question. Après le retrait de délégation par arrêté du maire Albert Filippi pris huit jours plus tôt, Sébastien Nazon peut-il rester le premier adjoint de la commune ? Et la réponse a été « non » pour six des élus, tandis que quatre autres se sont prononcés en faveur du maintien et que trois se sont abstenus (1). Arriver à une telle situation est relativement rare dans une équipe composée d’une large majorité et au sein de laquelle les ententes sont et restent plutôt positives. Pour l’expliquer, le maire met en avant dans son arrêté des «absences répétées dans les missions municipales » de son premier adjoint et une « incompatibilité politique notamment lors de son abstention au vote du budget 2 018 [...] compromettant ainsi l’unité de la majorité municipale ».
« Une décision prise à contrecoeur »
Albert Filippi souffle son désarroi: « C’est une décision prise à contrecoeur, très désagréable. Et bien que je respecte l’humain et que je n’ai pas à juger, il importe que nous soyons là pour construire, se concerter, faire les choses ensemble. Et que chacun qui s’intègre dans un projet aille jusqu’au bout. Je considère son abstention lors du conseil municipal sur le budget comme un vote de défiance. »
« C’est injuste »
Et d’ajouter : « D’autre part, un premier adjoint associé à toutes les commissions ne peut pas, malgré des obligations familiales et professionnelles comme nous en avons tous, être présent de façon seulement sporadique et souffrir de tant de difficultés à aider les collègues. Il faut être en mesure de suivre tous les dossiers et être très présent. » Sébastien Nazon a pu, de son côté, se défendre et présenter son point de vue avant que le conseil ne statue sur son cas. « Ce n’est pas un vote de défiance et cette décision est injuste, explique-t-il à Nice-Matin. Je crois que quand on promet des choses, on s’y tient. Et l’absence de service de garde à la rentrée 2 018 contrairement à notre objectif décidé en commun m’a poussé à m’abstenir sur le vote du budget. » Sur ce point précis, le maire explique
à son tour des problèmes liés tout à la fois à la CAF et à un logiciel défaillant. « À cause de cela, et malgré toutes nos relances, nous ignorons les recettes à venir, je ne peux donc pas engager des charges. Il n’y a pas que l’école dans un budget et les associations répondent aussi aux besoins des enfants le mercredi après-midi. » Le conseil a donc acté l’éviction du premier adjoint Sébastien Nazon - qui reste néanmoins conseiller municipal de la majorité - tandis qu’à sa place a été désigné Antoine Mattera. À noter enfin qu’Évelyne Imbert, précédemment quatrième, passe troisième adjointe et Régis Alexandre, avant délégué, devient 4e adjoint. 1. Parmi les douze conseillers municipaux présents, l’un détenait procuration d’un treizième élu.