Du tac au tac
Le député LR, qui a succédé à son mentor Jean Leonetti dans la 7e circonscription, s’est construit dans le culte du travail, autour du camping familial de la Brague
Mon moteur, c’est Antibes. Je ne m’imagine pas député ailleurs qu’ici. » Eric Pauget est pour le moins un élu enraciné. Son engagement politique a prolongé l’esprit d’entreprise familial qui s’est épanoui entre Biot et La Fontonne. Peu désireux de s’exposer, l’homme devient presque volubile lorsqu’il évoque le parcours des siens. Cet arrière-grand-père maternel « maquignon qui achetait les bêtes aux fermiers et les revendait aux abattoirs, qu’il a par la suite exploités ». Ce grand-père maternel, revenu de quatre ans de captivité en Allemagne, qui a fondé, en 1957, le Camping du Pylône à la Brague. Le père d’Eric Pauget, venu en vacances, y a rencontré sa mère. «Mon père est issu d’une famille de boulangers installés en Haute-Savoie depuis le Moyen-Âge. Mes parents et mes grands-parents, dit-il, m’ont inculqué le sens du travail. Ils étaient d’une génération capable d’entreprendre et de travailler jour et nuit.»
Ses parents ont ainsi étoffé à Biot leur patrimoine du bar-restaurant Le Piccolo et d’un autre camping, L’Eden, dont Eric Pauget est aujourd’hui le gérant. « Dans mon esprit, c’était clair : j’ai d’emblée engagé des études de gestion dans le but d’assurer la relève. Malgré mon activité de député, je m’astreins à consacrer au camping un jour par semaine, par plaisir et pour garder le contact avec les réalités », souligne-t-il. Une fierté ? Trois ! Mes garçons.
Un regret ? Manquer de temps pour lire et achever le pèlerinage de Compostelle.
Une envie ? Rendre vivante la fraternité de notre devise républicaine.
Un modèle ? Mes deux grands-pères qui m’ont inculqué la valeur du travail. Le camping, la Brague, c’est sa vie. «C’est là que j’ai grandi, que j’ai commencé à travailler en faisant les saisons. C’était une zone d’effervescence, ouverte sur le monde, où toutes les nationalités se côtoyaient. Cela a nourri mon engagement européen.» C’est là aussi, comme une évidence, qu’il a rencontré sa femme, allemande, reproduisant le schéma parental. La politique, elle, est entrée dans sa vie sans qu’il y soit vraiment préparé. Encore que. «En 1995, quand Pierre Merli a passé la main en mairie d’Antibes, Jean Leonetti cherchait des jeunes qui incarnent une continuité avec Merli. Il se trouve que mon grand-père, Pierre Laponche, avait été adjoint de Pierre Delmas et Pierre Merli, dont il était un copain d’enfance. Ma mère militait par ailleurs à droite. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans l’équipe Antibes-Juan-les-Pins, ma passion !
Le Prophète de Khalil Gibran.
Braveheart de Mel Gibson, pour l’Ecosse que j’adore et l’esprit de liberté.
Conquest of Paradise de Vangelis pour le souffle de conquête. (Photo Denis Fuentes) municipale de Jean Leonetti, que je ne connaissais pas. » Les deux hommes ont, depuis, tissé des liens solides. Eric Pauget devenant l’adjoint aux sports puis le premier adjoint de l’ancien ministre.
«Une relation dépassant la politique s’est construite entre nous. Le feeling est passé, ça ne s’explique pas. Je crois que nous avons en partage le sens de l’engagement public et de l’intérêt général… Si je n’avais pas été adjoint aux sports, je ne serais pas député aujourd’hui», reconnaît l’élu qui sait ce qu’il doit à Jean Leonetti. Que ce dernier épaule Laurent Wauquiez quand lui s’est rallié au panache blond de Valérie Pécresse n’y change rien. «Nous voulons la même chose, une droite diverse. Nous divergeons juste sur le moyen d’y arriver.» A l’Assemblée, il regrette Né le 18 août 1970 à Antibes.
Pacsé, trois fils âgés de 24, 20 et 15 ans.
Titulaire d’un BTS de comptabilité et gestion et d’un Diplôme d’études comptables et financières.
Gérant de camping.
Député LR depuis le 18 juin 2017.
Conseiller municipal d’Antibes depuis 1995.
1er adjoint au maire d’Antibes de 2013 à 2017.
Cons. départemental de 2001 à 2017.
Membre du bureau de Libres !, le mouvement de Valérie Pécresse.
des emplois du temps très minutés et une action aux traductions moins immédiates qu’en mairie. Lui qui a pratiqué le rugby, le tennis de table, la boxe, le vélo et la course à pied n’a plus le loisir de s’y consacrer, pas davantage qu’à la lecture et « aux apéros entre amis sans cravate», son péché mignon. Encore «bleu» , comme il l’admet lui-même, au Palais Bourbon, Eric Pauget tient surtout à ne pas s’opposer à tout prix. « Sur la réforme ferroviaire, par exemple, Macron fait ce que nous aurions fait si nous avions été élus… »