Monaco-Matin

La réforme de la SNCF adoptée en  lecture re

Après un débat de quatre jours, les députés ont très largement approuvé (454 ont voté pour contre 80) le projet de l’exécutif

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L’Assemblée nationale a très largement adopté, hier, en première lecture, par 454 voix contre 80, le projet de loi « pour un nouveau pacte ferroviair­e », à l’origine d’un mouvement de grève à la SNCF depuis début avril. Outre la majorité LREMMoDem, une large majorité des LR mais aussi les élus UDI-Agir ont voté pour, tandis que les trois groupes de gauche – Nouvelle Gauche, communiste­s et Insoumis –, ont voté contre. 29 députés se sont abstenus. La ministre des Transports, Élisabeth Borne, a salué à l’issue du vote « un moment important, une étape décisive dans la conduite de cette réforme ». Celle-ci « est indispensa­ble », et à l’issue d’un « débat démocratiq­ue riche, tonique », «ceux qui dénonçaien­t un “passage en force” en sont pour leurs frais », a-t-elle estimé dans un communiqué. Après un total de vingt-quatre heures de débat dans l’hémicycle, Laurianne Rossi (LREM) avait salué peu avant une « réforme majeure » qui « tient ses promesses à tous les égards », Florence Lasserre-David (MoDem) affirmant pour sa part que la SNCF sera « mieux armée et donc plus agile pour relever les défis du XXIe siècle ». Guy Bricout (UDI-Agir-Indépendan­ts) a vu dans la réforme « une chance pour la SNCF », tout en disant rester «sur sa faim» sur la question de la reprise de la dette ferroviair­e.

« Quel gâchis ! »

« Quel gâchis ! », s’est, en revanche, exclamé JeanMarie Sermier (LR). « Sur la méthode, le gouverneme­nt a tout faux : les syndicats sont braqués, la grève est massive, la population est prise en otage », et le texte, « s’il n’est pas inutile, est une occasion manquée » de moderniser la SNCF. « Nous aurions eu de nombreux arguments pour ne pas voter ce texte, mais les députés LR ne sont jamais en posture politicien­ne et ils n’ont pour boussole que l’intérêt de la France », a-til toutefois ajouté, alors que son groupe, favorable à l’ouverture à la concurrenc­e, a joué les équilibris­tes sur cette réforme. Les élus des trois groupes de gauche ont à nouveau dénoncé le texte, le communiste Hubert Wulfranc voyant notamment dans la suppressio­n du statut des cheminots pour les nouveaux embauchés « une agression de classe » et l’Insoumis Loïc Prud’homme fustigeant les « fossoyeurs » de la SNCF que sont les dirigeants de l’entreprise et « la conductric­e du corbillard » qu’est la ministre des Transports.

Inquiétude pour les petites lignes

Le socialiste Christophe Bouillon a, aussi, évoqué une « présomptio­n de privatisat­ion » avec le changement de statut de l’entreprise, et soulevé « l’inquiétude grandissan­te » pour les « petites lignes », qui « sont sans doute dans le collimateu­r de Bercy ».

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