Monaco-Matin

Macron propose plus d’Europe pour contrer le nationalis­me

-

Le Président Macron [photo AFP] a livré, hier, un plaidoyer pour la défense de la démocratie dans l’UE, mettant en garde contre « les tentations autoritair­es » et les replis nationaux, qui réveillent une « forme de guerre civile européenne ». « Je ne veux pas faire partie d’une génération de somnambule­s », a lancé à Strasbourg le chef de l’Etat devant les eurodéputé­s avec lesquels il a échangé pendant environ trois heures, ponctuées par des applaudiss­ements. « J’appartiens à une génération qui n’a pas connu la guerre et qui est en train de s’offrir le luxe d’oublier ce que les prédécesse­urs ont vécu », a-t-il averti, dressant un tableau sombre de la situation du Vieux Continent sur fond de montée des populismes et du sentiment antieuropé­en dans nombre de pays. « Une forme de guerre civile européenne réapparaît » et « nos égoïsmes nationaux parfois nous paraissent plus importants que ce qui nous unit face au reste du monde », a estimé le locataire de l’Elysée. A Strasbourg, le chef de file des socialiste­s, Udo Bullmann a salué « l’enthousias­me et la passion pour l’Europe » du président français. « Mais les mots ne suffisent pas », a-t-il averti, l’appelant à des « actions concrètes » et critiquant notamment la politique migratoire de Pa ris. Emmanuel Macron a reçu sur le soutien du chef de file des libéraux de l’ALDE, Guy Verhofstad­t, qui l’a encouragé à « persévérer » face aux « forces conservatr­ices ». « Parfois j’ai l’impression que comparé aux conservate­urs en Europe même la SNCF est un bastion de réformiste­s », a dit l’eurodéputé belge, déclenchan­t des rires dans l’assemblée. Sur un ton virulent, l’eurodéputé belge Philippe Lamberts (Verts) a, de son côté, attaqué « l’action en France » du président de la République, qui « met à mal la devise “Liberté, Egalité, Fraternité” », critiquant les ventes d’armes, le nucléaire ou le démantèlem­ent de camps de migrants. En fin de journée, l’ambiance était moins formelle au centre des congrès d’Epinal, où Emmanuel Macron a débattu de l’avenir de l’UE avec deux cents à trois cents personnes s’étant inscrites en ligne.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco