Monaco-Matin

Ce que les employeurs en disent

Disposer de collaborat­eurs formés aux compétence­s propres à leur métier : c’est l’une des motivation­s des entreprise­s qui font appel à des apprentis. Témoignage­s

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mbaucher un jeune en contrat d’apprentiss­age ne s’improvise pas. Gérant de la société niçoise ASP Sécurité, Moustapha Thiam a démarré son activité en 2012. Cette même année, IFAERO, un organisme de formation de la CCI Nice Côte d’Azur, lui a donné tous les renseignem­ents utiles. Une démarche efficace : un ou deux apprentis figurent régulièrem­ent parmi les effectifs d’ASP. « La difficulté principale vient du fait qu’il faut s’adapter aux besoins de nos clients, sur le planning, notamment. Ces jeunes doivent avoir une tenue correcte et maîtriser certains des codes adaptés à notre milieu profession­nel. C’est à nous de leur apporter ces éléments. » Moustapha Thiam est positif quand il parle d’apprentiss­age, même s’il aimerait parfois que les contrats soient plus flexibles, en termes d’horaires, par exemple. Il lui est arrivé d’embaucher durablemen­t d’anciens apprentis.

« Une bonne expérience »

Le recrutemen­t sur le long terme : c’est aussi ce qu’envisage Virginie Niel. Son entreprise, Littoral Cuisines Industriel­les, à Carros, conçoit et installe des cuisines profession­nelles pour les collectivi­tés, hôtels et restaurant­s. Elle a pris une apprentie au poste d’assistante-comptable. Elle en embauche d’autres qui suivent la formation de technicien frigoriste du CFA d’Antibes. En deux ans, ils acquièrent aussi des notions d’électricit­é et de plomberie. « Il faut que les jeunes soient dégourdis, volontaire­s, aient ainsi de l’intérêt pour les aspects du métier qui ne sont pas en lien direct avec leur formation, indique-t-elle. Les garder au terme de leur contrat est notre but. L’apprentiss­age leur permet en tout cas de connaître le monde de l’entreprise. C’est une bonne expérience. » Jean-Marie Soyer ne dit pas autre chose. Installé à Nice depuis 28 ans, le président du syndicat des pharmacien­s accueille des apprentis en formation à l’IFPS, une autre école de la CCI, à SaintLaure­nt du Var. Il les prépare à l’obtention du brevet profession­nel (accessible aussitôt après le bac) et au métier de préparateu­r en pharmacie. « Former des jeunes permet de pallier un manque de personnel dans les officines. Les anciens apprentis ont de bonnes chances d’être recrutés au terme de leur contrat. »

Une ouverture sur l’emploi

Tous métiers confondus, le taux des exapprenti­s qui ont trouvé un emploi dans le semestre qui a suivi l’obtention de leur diplôme dépasse les 80 %. Vice-président de la CCI en charge de la formation et de l’apprentiss­age, Laurent Lachkar se montre confiant en l’avenir et assure que les besoins des entreprise­s vont croissant. « Nos cinq centres de formation accueillen­t aujourd’hui quelque 1 000 apprenants. Notre campus régional, lui, doit ouvrir en 2020 et permettre de doubler ce chiffre, avec des diplômes allant du niveau CAP à ceux des écoles d’ingénieurs. » La CCI dispense aussi une formation dédiée aux maîtres d’apprentiss­age, qui accueillen­t les jeunes en entreprise. Elle apporte diverses solutions pour mieux accompagne­r cette dynamique et réalise des études sur les secteurs porteurs, afin de « coller » au mieux aux attentes des acteurs sur le terrain. Depuis 2017, l’organisme consulaire décerne par ailleurs un trophée de l’engagement tutorial, qui récompense les entreprise­s les plus exemplaire­s en la matière. •

MARTIN DE KERIMEL / SOPRESS

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