Tameze, l’art du rebond
Transféré de la Ligue 2 et de Valenciennes pour moins d’un million d’euros, le milieu de 24 ans supplante la concurrence en l’absence de Cyprien. Le mérite d’un joueur au parcours chaotique
C’est probablement le transfert qui est passé le plus inaperçu l’été dernier du côté des arrivées à l’OGC Nice. Et pourtant Adrien Tameze, transféré de la Ligue 2 et de Valenciennes pour 800 000 euros, compte déjà 32 apparitions sous le maillot du Gym. C’est plus que Nampalys Mendy (19) et Jean-Victor Makengo (8) réunis, deux recrues sur lesquelles le club semblait davantage misé pour cette année. Ballotté un temps entre le banc des remplaçants et la réserve, Tameze a toujours su rebondir. Une faculté issue d’un parcours aux contours chaotiques. David Le Frapper, qui a relancé l’ancien international U18 à Valenciennes en 2015 alors qu’il évoluait en réserve après quelques mois de chômage, raconte. « C’était un espoir à Nancy devenu un joueur lambda. Il avait galéré, il s’était un peu perdu. A Valenciennes, il était venu dans ses petits souliers. Il avait bouffé son pain noir et ne voulait plus connaître ça dans sa carrière. C’est une bonne expérience qui l’a poussé à se battre. » Le prédécesseur de Faruk Hadzibegic, aujourd’hui coach de la N2 marseillaise, avait été séduit « par ses qualités dans l’activité, l’utilisation
du ballon, l’état d’esprit ». Des vertus qu’il a retrouvées chez son ancien joueur lorsqu’il est venu affronter la réserve de l’OM en début de saison.
David Le Frapper : « Un vrai milieu relayeur et un garçon attachant »
« Je l’avais récupéré pour occuper la place vacante laissée par Lucas Tousart (aujourd’hui à l’OL NDLR). C’est un vrai relayeur boxto-box, qui a une très bonne première passe. Ce que j’aimais surtout, c’est sa première touche toujours orientée
vers l’avant. Il donne tout de suite une orientation du jeu à ses partenaires. Et quand il est venu avec la réserve de Nice, il n’avait pas besoin de courir plus que les autres. Dans l’esprit, il avait déjà un temps d’avance sur tout le monde. » Sous les ordres de Lucien Favre, Tameze a parfois évolué en défense centrale, signe de polyvalence, mais garde surtout une marge sur la concurrence quand Wylan Cyprien n’est pas là. C’était le cas à Angers, ça pourrait l’être dimanche contre Montpellier en cas de nouveau forfait de l’ancien
Lensois. Un coéquipier qu’il avait cité en exemple lors de sa première interview dans nos colonnes. « Je pense qu’il ne faut pas avoir de complexe » avait prévenu celui qui avait côtoyé Plea à l’âge de 14 ans à Wasquehal. Ambitieux, Tameze est également «un garçon très attachant, avec qui c’est un bonheur d’échanger » poursuit Le Frapper. Avant de laisser augurer que le meilleur reste à venir avec ce milieu de 24 ans. « Il en a encore sous le pied. C’est un joueur qui n’a pas optimisé tout son potentiel. »